jeudi, mars 28

Statu quo de l’accord de libre-échange Canada-Chine

Le premier ministre canadien Justin Trudeau s’est entretenu avec son homologue chinois Li Keqiang, le 14 novembre 2018, à Singapour sur les négociations portant sur un accord de libre-échange avec la Chine.

Le ministre du Commerce international du Canada, Jim Carr, a assuré que les deux pays ont fait «beaucoup» de progrès lors de leur rencontre à Singapour, ce 14 novembre. Mais aucun détail sur l’avancée des négociations n’a été communiqué. «Rappelons-nous que le commerce n’est pas un événement précis, ce n’est pas une journée. C’est un continuum de conversations», a souligné le ministre Jim Carr.

Ce dernier n’a pas donné d’explications sur les demandes progressives faites par le Canada, dont celles sur la lutte contre les changements climatiques, l’égalité homme-femme et le respect des droits de la personne. Certains observateurs pensent qu’Ottawa pourrait faire des compromis sur ces questions, afin de signer l’accord avec Beijing.

«On s’est engagé à faire avancer les intérêts canadiens. Ça veut dire que nous comprenons qu’il y a une diversification de ceux qui créent la richesse au travers de ces ententes. Les discussions de libre-échange permettront de bâtir des ponts, mais il faut traverser ces ponts», a assuré le ministre devant la presse.

Lors de son voyage en Chine en 2017, le Premier ministre Justin Trudeau avait soutenu avoir fait «beaucoup de progrès», revenant pourtant sans date de début des négociations officielles. En effet, les deux pays sont toujours dans le cadre des «discussions exploratoires».

Selon certains médias, les dirigeants chinois ont semblé agacés par les demandes des canadiens sur les droits des femmes, des travailleurs et des peuples autochtones.

Les échanges se poursuivent. Ainsi, Jim Carr a rappelé qu’il s’était rendu plus récemment en Chine et que «les deux pays ont convenu de travailler ensemble afin de doubler le commerce agricole d’ici 2025, de parvenir à des accords à court terme relativement à des secteurs prioritaires tels que l’agriculture et l’énergie». 

Pourtant Éric Mottet, professeur de géopolitique au département de géographie de l’Université du Québec à Montréal et codirecteur de l’Observatoire de l’Asie de l’Est, a indiqué que le premier ministre Justin Trudeau devait saisir l’occasion du Sommet de l’ASEN «pour réparer les pots cassés».

«Lors de sa visite l’année dernière, Justin Trudeau avait dit des choses qui auraient dû se dire en privé, et non sur la place publique. C’est ce qui a vraiment irrité le gouvernement chinois lors de cette visite», a indiqué ce dernier.

Éric Motter présage que la volonté du gouvernement de Justin Trudeau est « peut-être de reprendre les discussions et de faire en sorte que le climat soit plus cordial et plus constructif« , car la Chine «est d’ores et déjà le deuxième partenaire économique du Canada et le potentiel reste très important sur le plan économique».

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