mardi, avril 9

Stimuler la croissance en Asie

Le 15ème Forum de Bo’ao pour l’Asie a ouvert ses portes le 22 mars. Cette année l’évènement est placé sous le thème : « Le nouveau futur de l’Asie : nouvelles dynamiques et nouvelle vision« .

L’objectif est de parvenir à trouver de nouveaux leviers de croissance, au moment où la seconde puissance économique mondiale ralentie, entrainant avec elles les économies émergents, dont les membres de ce forum : Argentine, Brésil, Chine, Inde, Indonésie, République de Corée, Mexique, Russie, Arabie saoudite, Afrique du Sud, Turquie, appelées « E11 ».

Durant trois jours, les participants se concentrent sur les nouveaux moyens de stimuler la croissance économique asiatique et mondiale, à travers des débats sur la macroéconomie, les affaires politiques, l’entrepreneuriat, l’innovation, Internet, le bien-être social et la culture.

Forum Bo'ao 2016Éviter les risques et améliorer le marché asiatique

Pour le Premier ministre, Li Keqiang, présent a forum, « l’Asie possède le plus grand nombre d’économies émergentes et a maintenu son élan de croissance », avec – à eux seuls – une croissance moyenne de 6,5% en 2015, contribuant à hauteur de 44% à la croissance mondiale, a-t-il rappelé.

« Nous avons des raisons d’être confiants, mais il nous faut encourager davantage l’élan de croissance et jouer un rôle plus important dans la reprise économique de l’Asie elle-même et du monde », a-t-il assuré devant les représentants. Ce dernier a souhaité que « tous les pays du monde approfondissent leur coopération, coordonnent leurs politiques et s’opposent à toute forme de protectionnisme ».

Raison pour laquelle, la Chine a proposé la création d’une association asiatique de coopération financière, destiné à améliorer les marchés et prévenir les troubles financiers. En effet, pour Lin Guijun, vice-président de l’Université de commerce et d’économie internationaux, le « point positif est que l’Asie est devenue une zone d’entrée nette de capitaux ».

Et malgré la baisse de 16,3% des investissements directs étrangers (IDE) mondiaux en 2014, ils affluent tout de même vers les économies asiatiques ont fait un bond de 8,9%. Cette association pourrait alors faciliter « l’intégration économique de la région ainsi que sa croissance future », qui font encore face à des défis.

D’autant plus que « la dépendance envers le commerce intra-régional en Asie est tombée de son sommet historique de près de 60% en 2012, la plupart des grandes économies asiatiques ayant réduit le niveau de leur dépendance commerciale envers l’Asie », a précisé Lin Guijin. Ce dernier a précisé que « la dépendance commerciale de la Chine envers l’Asie a chuté de 55,6% en 2011 à 46,5% en 2014 ».

Ce phénomène s’explique par les incertitudes grandissantes des « économies régionales, en particulier les pays émergents » qui doutent de « la direction des ajustements de la politique monétaire des pays développés, des fluctuations des prix internationaux sur les produits de base, de la possibilité de crises financières dans certaines économies émergentes et du développement de la coopération en matière de commerce international et d’investissement », a expliqué Yao Zhizhong, directeur adjoint de l’Institut d’économie et de politiques mondiales à l’Académie chinoise des sciences sociales.

Réduire les dettes publiques et privées

BFA Welcome Dinner & 15th Anniversary Celebration
Célébration du 15ème anniversaire du Forum Bo’ao

Pour Zhou Wenzhong, secrétaire général du Forum de Bo’ao, « l’avenir de l’Asie réside dans la confiance, la réforme et la coopération ». Raison pour laquelle, il a assuré que « le nouveau dynamisme de l’économie asiatique repose sur des réformes structurelles et un accent mis sur la viabilité économique à long terme, plutôt que de compter sur la liquidité excessive des banques centrales ou des dévaluations compétitives ».

Pour parvenir à une relance concrète, « les économies asiatiques prendront des mesures de court terme pour créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre des réformes structurelles ». D’autant que l’un des principaux problèmes des pays émergents est « le risque de la crise de la dette (qui, ndlr) menace les économies émergentes majeures ».

D’après le Rapport sur les progrès de l’intégration économique en Asie publié mardi 22 mars, la dette « pourrait éclater au sein des pays du « E11″ (onze économies émergentes), à moins qu’ils ne déploient des efforts de désendettement d’urgence ».  

L’inquiétude actuelle pour l’ensemble des économies émergentes, est la « possibilité d’une crise financière contagieuse parmi certains pays de l’E11 englué dans l’endettement, dont les monnaies connaissent une rapide dépréciation face au dollar américain », prévient le rapport.

D’autant plus que le ratio d’endettement du secteur privé des économies émergentes, comme la dette des particuliers et celle des entreprises, par rapport au PIB a plus que doublé, passant à 113% en 2014 contre 56% en 1999.

Le rapport note que « les pays profondément endettés doivent maintenir des taux d’intérêt bas afin de poursuivre le remboursement, ce qui encourage davantage les opérations d’emprunt et de prêt ». « Certains de ces pays pourraient tomber, peut-être, dans un cercle vicieux d’emprunt pour rembourser les dettes, alors que les prix immobiliers diminuent ou que les liquidités s’assèchent », ont averti les rapporteurs.

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