jeudi, avril 18

Surcapacité oblige : 90% des projets de centrales à charbon suspendus

A partir du 1er janvier, les autorités ont instauré un moratoire de trois ans sur l’ouverture de nouvelles mines de charbon. Trois mois plus tard, le gouvernement suspend les projets de centrale à charbon en cours d’autorisation dans 29 provinces continentales, et notamment dans les 5 provinces les plus génératrices de charbon.

chine-pollution-usine-fumeeSelon Greenpeace Energy Desk,  90% des projets de centrales en cours d’autorisation en Chine sont concernés par cette suspension, dont la Mongolie intérieure, Guizhou et Shanxi.  Le but est à la fois économique et environnemental.

D’une part, Beijing tente de réduire ses surcapacités le plus rapidement possible, pour cela le gouvernement prévoit de fermer 1’000 mines à charbon cette année. Cette mesure s’ajoute à la suspension des autorisations de nouvelles mines jusqu’en 2019. D’ailleurs, en visite dans une mine du Shanxi, le Premier ministre Li Keqiang a admit que « la Chine doit tout faire pour restructurer et éliminer les capacités obsolètes, en interdisant la construction de nouvelles infrastructures« .

La baisse de consommation, depuis 2014, est aussi une raison de  la fermeture d’usine. Cette année, la consommation de charbon devrait passer sous la barre des 63%. Toujours selon les données officielles, fournies le 1er avril, le pays devrait produire cette année 3,6 milliards de tonnes d’équivalent charbon.

Sur le plan social, le pouvoir central fait face à plusieurs mouvements de contestation d’ouvriers non payés – ou avec beaucoup de retard – par une grande part des exploitants miniers. D’ailleurs, en septembre 2015, Longmay Group, premier exploitant minier du Nord-Est de la Chine, a annoncé la suppression de 100’000 postes.

D’autre part, le but de ces mesures est de réduire la consommation énergétique par unité du produit intérieur brut d’au moins 3,4% en glissement annuel en 2016, selon la ligne directrice publiée par le gouvernement.

Le ministre chinois de la protection de l’environnement, Chen Jining, a indiqué le 11 mars que « la pollution de l’air de la Chine est principalement causée par notre structure énergétique, surtout la consommation de charbon », ajoutant que « les émissions de charbon en vrac ont beaucoup contribué au smog en hiver dernier ».  

Pour cela, les autorités ont d’ailleurs promit de moderniser d’ici 2020 les centrales au charbon, afin de diminuer de 60% ses émissions polluantes. Le but est d’économiser près de 100 millions de tonnes de charbon brut et d’éviter de rejeter environ 180 millions de tonnes de CO2 dans les airs chaque année.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *