vendredi, avril 19

Taïwan interdira la vente de motos à essence

Le gouvernement taïwanais va interdire les ventes de véhicules non électriques à deux roues et à quatre roues respectivement, d’ici 2035 et 2040. Cette décision vise à réduire la pollution atmosphérique et à promouvoir les énergies renouvelables.

La République de Chine abrite près de 14 millions de motos et scooters pour 23 millions d’habitants. Taïwan détient le record du monde de la densité des deux-roues motorisés. Or ce record produit de nombreux désagréments, particulièrement climatique.

En effet, les véhicules à moteur thermique sont responsables de 30 à 37% des émissions de gaz polluants et de 20% des particules fines dans l’île, entraînant des problèmes de pollution atmosphérique.

Réduire au mieux la pollution

Cette mesure entre dans le cadre d’un plan d’actions visant à réduire la pollution atmosphérique et à promouvoir les énergies renouvelables. Ce plan devrait permettre la diminution de 50% le nombre de jours placés en alerte rouge pour cause de mauvaise qualité de l’air d’ici 2019.

Le gouvernement s’est engagé à remplacer tous les véhicules gouvernementaux et les bus publics par des véhicules électriques d’ici à 2030 et à interdire les ventes de véhicules non électriques à deux roues et à quatre roues respectivement d’ici 2035 et 2040.

Le ministère de la protection de l’environnement a indiqué dans son annonce de décembre 2017 que « le gouvernement demandera aux entreprises publiques d’obéir à des règlementations plus strictes qui se conformeront aux standards internationaux ».

D’autres mesures sont aussi proposées commet l’octroi de prêts préférentiels pour les entreprises de transport de marchandises et de passagers afin qu’ils remplacent leurs véhicules vieillissants et très polluants.

Le Premier ministre Lai Ching-te avait déclaré que le gouvernement était « déterminé à améliorer la qualité de l’air à Taïwan et à réduire la pollution », ajoutant qu’une « stratégie de contrôle de prévention de la pollution atmosphérique » était en train d’être mise en place.

Contrôle et de prévention de la pollution atmosphérique

L’assemblée nationale a dévoilé le 13 avril 2017 une nouvelle stratégie de contrôle et de prévention de la pollution atmosphérique afin de réduire la densité des particules fines (PM 2,5) de 22 à 18 microgrammes par mètre cube en 2019.

Pour cela, un budget de 36,5 milliards de dollars taïwanais (1,1 mds d’euros) a été prévu pour la mettre en œuvre. L’objectif de réduction de 18,2% des polluants, et de diminuer de 47% le nombre des jours où la qualité de l’air atteignait un niveau d’alerte rouge.

En plus des fonds alloués par le gouvernement, l’entreprise publique Taïwan Power et le secteur privé injecteront respectivement 10,1 milliards (303 millions d’euros) et 168,4 milliards de dollars taïwanais (5 milliards d’euros), au cours de la période 2018-2021.

Selon le gouvernement, les PM 2,5 provenant de l’extérieur de Taïwan représentent entre 34 et 40% du total des polluants atmosphériques présents dans l’île. Parmi les aérosols produits localement, entre 30 et 37% sont créés par des véhicules motorisés et 27 à 31% sont émis par le secteur industriel. Le reste des polluants est issu de diverses autres sources.

Les scooters électriques ont le vent en poupe

Près de 20 000 deux-roues électriques ont été vendus en 2016 à Taïwan, soit 98% de plus qu’en 2015. Une envole qui s’explique en partie par les aides de l’Etat mises à disposition pour l’achat d’un deux-roues électrique.

En effet, depuis une dizaine d’année, le gouvernement développe sa politique environnementale à travers diverses mesures destinées à réduire la pollution de l’air qui sévit aussi dans l’île.

Les aides pour l’achat d’une moto s’accompagnent d’un programme de couverture de toute l’île de bornes de recharges, en mettant place 3 310 nouvelles bornes de recharge de batteries pour véhicules électriques au cours des cinq prochaines années.

Le Bureau pour le développement industriel, rattaché au ministère de l’économie, va  également subventionner à hauteur de 300 000 dollars taïwanais (9 000€)  l’installation de bornes d’échange ou de recharge des batteries devant certains supermarchés.

D’après le gouvernement, d’ici 2023, Taïwan comptera ainsi plus de 5 000 bornes de recharge capables de servir les 226 000 véhicules électriques qui, selon les projections, seront alors en circulation.

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