vendredi, avril 19

Traité de paix sino-japonais : un nouvel ordre politique mondial

Le traité de paix et d’amitié entre le Japon et la république populaire de Chine a été conclu le 12 août 1978, par Huang Hua, ministre des affaires étrangères de Chine, et Sunao Sonada, ministre des affaires étrangères du Japon.

Les négociations sur un traité de paix formel ont débuté en 1974 mais s’étendent à différents litiges jusqu’en 1978. Le document est entré en vigueur le 23 octobre 1978 à l’occasion de la visite d’État au Japon de Deng Xiaoping, vice-Premier ministre de la Chine.

Le traité a pour origine le communiqué commun des gouvernements japonais et chinois signé à Beijing le 29 septembre 1972. Il acte l’établissement de relations diplomatiques entre le Japon et la Chine et entraîne la rupture des relations officielles entre le Japon et la République de Chine (Taïwan).

Plus précisément, le traité met un terme aux «relations anormales entre le Japon et la Chine», reconnaît la république populaire de Chine comme «seul gouvernement de la Chine» et renonce à toute réclamation pour indemnité de guerre relative à la Seconde Guerre mondiale. Il maintient fermement sa position vis-à-vis de l’article 8 de la déclaration de Potsdam.

Daniel Colard a expliqué dans son article «Vers un nouvel ordre politique international : le traité de paix et d’amitié sino-japonais du 12 août 1978» (1980, Études internationales, 11), que «la réconciliation entre la Chine et le Japon concerne le conflit Nord-Sud, la rivalité sino-soviétique et l’avenir de l’Asie tout entière. Elle traduit moins la portée en puissance du Japon que le «réveil» de la Chine communiste peuplée de près d’un milliard d’hommes».

Le traité a «une portée planétaire et un effet déstabilisateur. Il déplace vers l’Extrême-Orient le centre de gravité des rapports de force mondiaux. Ce court document juridique en cinq articles seulement renferme la dynamique d’un «nouvel ordre politique international» qui accompagnera nécessairement le «nouvel ordre économique international» en gestation depuis la révolution pétrolière de l’automne 1973. À ce titre, il constitue le point d’arrivée de la guerre froide sino-soviétique et le point de départ de la détente sino-américaine».

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