mardi, avril 16

Trois sites chinois désignés systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial par la FAO

Trois sites chinois, une zone de production de thé ancienne, une région d’élevage nomade et un système agricole pluvial sur terrasses en pierres, ont été formellement déclarés Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM) par la FAO.

Cette désignation découle de la manière unique dont les personnels utilisent des pratiques et savoirs traditionnels tout en préservant leur biodiversité et leurs écosystèmes irremplaçables.

La nomination a eu lieu lors d’une réunion du Groupe scientifique consultatif sur les SIPAM, qui s’est tenue à Rome, entre les 17 et 19 mai 2022.

Selon les critères de sélection, les sites doivent revêtir une importance mondiale, avoir une valeur en tant que biens publics, favoriser la sécurité alimentaire, la sécurité des moyens de subsistance, l’agrobiodiversité, les systèmes de connaissances, les valeurs sociales et la culture et être constitués de paysages remarquables.

Le programme sur les SIPAM, qui fêtera ses 20 ans en octobre, est un programme phare de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

«Les SIPAM ont montré leur potentiel en tant que modèles d’agriculture durable grâce à la remarquable approche agroécologique qui les caractérise. Ils sont un moyen de revitaliser les communautés rurales et de promouvoir le développement rural en intégrant leurs caractéristiques uniques dans les systèmes agricoles», a déclaré la Directrice générale adjointe de la FAO, Maria Helena Semedo.

Actuellement, 18 sites chinois ont été inscrits sur la liste des systèmes du patrimoine agricole mondial. Le réseau mondial de la FAO consacré aux systèmes du patrimoine agricole comprend à présent 65 systèmes dans 22 pays, sur toute la planète.

UNE ZONE DE PRODUCTION DE THÉ ANCIENNE

Selon le communiqué de la FAO, des experts pensent que la production de thé à Anxi (Fujian) dans le sud-est du pays, remonte au Xème siècle et que le thé le plus connu de la région, le Tieguanyin, dont le nom signifie « Déesse de la Miséricorde », a vu le jour au XVIIIème siècle. Il appartient à la famille des thés semi-fermentés Oolongs, à mi-chemin entre le thé vert et le thé noir.

« Le savoir-faire sans égal des agriculteurs locaux comprend des pratiques de gestion de l’environnement naturel bien rodées qui garantissent des conditions de culture optimales et la production de feuilles de thé d’une qualité exceptionnelle », a indiqué le communiqué.

Cet héritage a permis d’assurer la stabilité à long terme et la durabilité des systèmes écologiques des plantations de thé et d’inscrire ce produit emblématique dans l’identité des communautés locales, selon la FAO.

SYSTÈME NOMADE EN PRAIRIES

Le système nomade en prairies d’Ar Horqin, une région de la Mongolie intérieure au nord de la Chine, est le premier système agricole du patrimoine désigné en Chine qui soit nomade et est un exemple d’élevage animal durable et de gestion de pâturages fragiles pour le monde entier.

Les experts ont trouvé des traces remontant jusqu’à l’époque néolithique qui indiquent que les premiers habitants de la région y chassaient et y vivaient de manière nomade. Plus récemment, la population de la région, en grande partie d’ethnie mongole, a réussi à préserver son mode de production et son mode de vie nomades traditionnels, tout en s’adaptant à un environnement qui évolue.

La région d’Ar Horqin possède divers écosystèmes, notamment des forêts, des prairies, des zones humides et des cours d’eau, qui ont d’importantes fonctions écologiques. Afin de s’adapter à leur environnement fragile constitué de prairies, les ancêtres des bergers d’aujourd’hui ont adopté un mode de vie typiquement nomade.

En changeant constamment de lieu de pâturage, ils ont protégé la végétation et ont utilisé de manière raisonnée les ressources en eau, ce qui leur a permis d’éviter la dégradation des sols et le surpâturage et de fournir sans interruption aux communautés locales des produits de l’élevage, notamment de la viande et du fromage.

SYSTÈME DE TERRASSES EN PIERRE DANS LES TERRES ARIDES DU COMTE DE SHEXIAN

Système de terrasses en pierre dans les terres arides du comté de Shexian

Situé dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, le système de terrasses en pierre des terres arides du comté de Shexian est un système agricole pluvial qui date du XIII7Me siècle.

Dans le rude environnement des montagnes de la région, les champs en terrasses de pierre jouent encore un rôle important, car ils rendent possible la pratique de l’agriculture sur les fortes pentes de cette région aride, selon le communiqué de la FAO.

Ce type d’agriculture fournit aux populations locales des moyens de subsistance stables et sert de modèle agricole durable, écologique et cyclique dans cette région septentrionale de montagnes calcaires, malgré le manque de sols cultivables et de pluies.

Le comté est bien connu pour ses noix et son poivre du Sichuan, mais on y cultive également en terrasses du millet, du maïs, du soja, du jujube séché et d’autres produits agricoles et forestiers.

« Grâce à cette diversité d’espèces cultivées et à des techniques agricoles respectueuses de l’environnement, les communautés locales ont réussi à assurer leur sécurité alimentaire et leur bien-être pendant des centaines d’années, tout en façonnant un paysage remarquable qui témoigne de leur capacité à vivre en harmonie avec leur environnement », a écrit la FAO.

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