vendredi, mars 29

Un avenir à la japonaise pour la Chine

Dans un article publié sur le site LaTribune.fr, l’économiste Michel Santi* a fait le parallèle entre les économies japonaises et chinoises qui ont toutes deux revaloriser leur monnaie, suite aux pressions américaines, les conduisant à la stagnation puis récession.

Michel Santi, économiste
Michel Santi, économiste

« Les parallèles entre le Japon des années 1990 et la situation économique actuelle de la Chine sont à bien des égards troublants », note l’économiste. En effet, à l’époque « sous la menace de mesures protectionnistes dissuasives de la part de son principal partenaire commercial de l’époque – les USA – (…) le Japon entreprit de revaloriser sa monnaie selon deux étapes majeures, à savoir de 1982 à 1988, puis de 1990 à 1995 ».

« Cette appréciation excessive du yen de 263 à 95 vis-à-vis du $ – soit de plus de 60% en une décennie! – devait précipiter l’économie japonaise dans une spirale déflationniste qui prévaut toujours ». Conscientes de ce qui est arrivé au Japon, les autorités chinoises tentent depuis une décennie de transformer leur modèle économique. La Chine tente coûte que coûte de sauver sa peau en engageant plusieurs mesures structurelles et conjoncturelles, afin de faire face – entre autre- à la baisse des exportations.

« Ces dernières années, c’est la Chine qui s’est retrouvée sous le feu des critiques (américaines, ndlr) tant et si bien qu’elle a dû autoriser une flambée de son yuan de l’ordre de 60% en quelque dix ans », et à une « appréciation de sa monnaie de 15% ces douze derniers mois du fait de sa corrélation avec un dollar en pleine ascension ayant exercé des effets collatéraux ravageurs sur l’économie de ce pays« , a expliqué Michel Santi.

Cette envolée du yuan devrait entraîner la Chine vers une phase de déflation, d’autant que « sa politique monétaire reste relativement restrictive en dépit d’une production industrielle en berne et de prix à la production en forte baisse. Dans un tel contexte, n’est-il pas légitime de s’interroger si la Chine d’aujourd’hui est le Japon des années 1990? »

*Michel Santi est macro économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Fondateur et Directeur Général d’Art Trading & Finance, il est l’auteur de « Splendeurs et misères du libéralisme » et entre autre « Capitalism without conscience ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *