vendredi, mars 29

Une délégation des Taliban en visite en Chine

Le chef du bureau politique des Taliban au Qatar, le mollah Abdul Ghani Baradar, dirige de la délégation actuellement en visite en Chine pour de la situation actuelle en Afghanistan

Selon une déclaration du porte-parole du bureau politique des Taliban au Qatar, Mohamed Naim Wardak et rapportée par la chaîne afghane TOLONews, une délégation dirigée par le chef du bureau politique des Taliban au Qatar, le mollah Abdul Ghani Baradar, est arrivée en Chine pour une visite de deux jours, afin de s’entretenir avec des représentants du gouvernement chinois.

« La délégation, qui comprend neuf responsables du mouvement a passé en revue la situation actuelle en Afghanistan et les récents développements du processus de paix afghan, avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi », a-t-il ajouté.

Citant des sources informées, le journal hongkongais South China Morning Post, a révélé que mollah Abdul Ghani Baradar  avait déjà rencontré Wang Yi, le  juillet, dans la ville de Tianjin, grande ville portuaire au nord-est de la Chine.

Pour la première fois, un membre éminent du mouvement fondamentaliste islamiste se rend en Chine, depuis que les Taliban ont pris le contrôle de plusieurs zones clés des provinces du Badakhshan, au nord-est de l’Afghanistan et de Kandahar, au sud.

Selon une source citée par l’Agence France Presse, à la mi-juillet, le chef du Conseil suprême afghan pour la réconciliation nationale, Abdullah Abdullah, avait présidé une délégation de haut niveau dans la capitale qatarie, Doha, afin de mener des négociations avec les dirigeants du Taliban.

Cette rencontre a débouché sur des promesses liées à la poursuite des pourparlers. Les négociations de Doha se sont tenues au moment où l’Afghanistan faisait face à des affrontements acharnés entre les forces gouvernementales et les Taliban, qui avaient pris le contrôle de nombreuses zones, parallèlement à l’accélération du retrait des forces étrangères du pays.

Le rythme des violences en Afghanistan s’est intensifié depuis le début du mois de mai 2021, avec le retrait des forces américaines du pays qui devrait s’achever d’ici le 31 août, selon le Président des États-Unis, Joe Biden.

Alors que les troupes américaines se retirent et que les talibans semblent gagner du terrain en Afghanistan, la Chine a décidé de protéger ses citoyens. 201 ressortissants chinois en Afghanistan, ont embarqué sur le vol de la Xiamen Airlines, qui a quitté Kaboul pour Wuhan, le 2 juillet.

«De façon à assurer la sécurité des citoyens chinois en Afghanistan, le gouvernement chinois leur a conseillé de quitter le pays dès que possible, et a fourni l’assistance nécessaire», a indiqué un communiqué du département des affaires consulaires.

Ces dernières semaines, la Chine a vivement critiqué ce qu’elle estime être un «retrait précipité et chaotique» de la part de Washington, qu’il considère comme «à l’origine du problème afghan».

«Les Etats-Unis négligent leurs responsabilités et leurs devoirs en retirant leurs troupes précipitamment, laissant le désordre et la guerre au peuple afghan et aux pays de la région», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin.

D’ailleurs, lors d’un point presse hebdomadaire, ce dernier a indiqué que «l’évolution de la situation en Afghanistan se trouve à un moment critique. En tant que proches voisins de l’Afghanistan, les États membres de l’OCS peuvent jouer un rôle positif dans la promotion du processus de paix, de réconciliation et de reconstruction en Afghanistan. Une meilleure connectivité est l’aspiration commune des pays d’Asie centrale et du Sud et constitue également une partie importante de la coopération BRI».

En effet, le ministre des affaires étrangères de la Chine, Wang Yi, s’est rendu au Turkménistan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan, et a assisté à la réunion de le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), la réunion des ministres des Affaires étrangères du Groupe de contact OCS-Afghanistan et la réunion internationale de haut niveau sur «l’Asie centrale et du Sud : défis et opportunités de connectivité régionale» du 12 au 16 juillet.

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Face aux inquiétudes de la Chine, les talibans qui affirment contrôler désormais 85% du territoire afghan, ont lancé une opération séduction à destination de la Chine et de ses investissements.

En effet, ces derniers ont envoyé une délégation en Chine, afin de discuter de la situation. Le  porte-parole des talibans, Suhail Shaheen, espère que la Chine apportera des investissements en Afghanistan le plus tôt possible pour reconstruire le pays.

Le porte-parole a assuré que la sécurité des ressortissants chinois et leurs investissements seront protégés, appelant la Chine un «pays ami de l’Afghanistan». Ce dernier a également voulu rassurer la Chine sur la question d’éventuels combattants ouïghours réfugiés sur le territoire.

En effet, à la fin des années 1990, la Chine soupçonnait Kaboul de fournir un lieu d’exil pour les militants ouïghours qui avaient fui la région autonome du Xinjiang.

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