vendredi, mars 29

Vers une modification le système de don du sang

Les donneurs de sang ne peuvent désormais plus donner leur sang à la personne de leur choix, mais peuvent participer aux collectes dans les hôpitaux. Cependant, les autorités vont sur le long terme tout mettre en œuvre pour inciter les gens à donner leur sang.

En effet, plusieurs provinces du pays ont annoncé la fin des dons du sang d’un particulier à un autre.  Cette décision découle de la réforme engagée par l’État pour faire du don du sang un geste altruiste.

D’après The Economist, les pénuries de sang sont courantes en Chine, en particulier à l’approche du nouvel an chinois, période pendant laquelle les donneurs quittent les villes pour les régions rurales. Seule 1% de la population donne son sang chaque année, ce qui est légèrement inférieur à ce que l’on pourrait attendre d’un pays au développement économique équivalent.

Cette pénurie s’explique par la crainte des gens de perdre une goûte de sang, même minime, car ce serait un danger pour la santé. D’autres personnes craignent d’être contaminée par un virus lors du prélèvement, notamment du SIDA, qui a été transmit par des équipements contaminés, lors de don du sang organisé par l’Etat.

La rémunération des donneurs a été interdite en 1998. Cependant, pour encourager le don, le gouvernement avait décidé de faire bénéficier aux donneurs d’un certificat qui leur accordait un accès prioritaire aux transfusions sanguines, s’ils devaient un jour en avoir besoin. Mais ce certificat pouvait être transmis par son propriétaire à la personne de son choix (membre de la famille, ami, etc.).

Ce système de don a connu un certain succès, faisant passer le volume de dons de 5 millions à plus de 20 millions par an entre 1998 et 2011, selon des données publiées dans la revue Transfusion Medicine Reviews. Toutefois, ce système a atteint ses limites, le nombre de dons a ralenti et est désormais inférieur au nombre d’admissions des patients à l’hôpital qui, lui, augmente de 15% par an.

Yu Chengpu, anthropologue à l’université Sun Yat-Sen, a expliqué à Cankaoxiaoxi (Reference News), que «ce système n’encourage pas les chinois à donner leur sang régulièrement et gracieusement, ce qui est essentiel pour que le pays puisse répondre, les années à venir, à la demande croissante de sang».

De plus, la présentation d’un certificat permettant de bénéficier en priorité d’une transfusion est devenue presque obligatoire dans certains hôpitaux des grandes villes, car les réserves de sang y sont particulièrement limitées. En effet, les patients des régions rurales et d’autres provinces sont nombreux à se faire soigner dans les métropoles du pays.

Les principaux cas de transfusion régulière ne sont pas considérés comme urgent (ex : dans le cadre d’une chimiothérapie) et sont donc les plus touchés par cette pénurie. Pour avoir le certificat, et donc un accès prioritaire à la transfusion, ils doivent demander à l’ensemble de leurs proches de donner leur sang.

Cette situation conduit à la résurgence inévitable de la vente illégale de sang sur le marché noir, que les autorités voulaient pourtant éradiquer. Des patients en voie de guérison vendent aux malades les certificats non utilisés. Des trafiquants de sang eux n’hésitent pas à se faire passer pour les proches d’un patient dans le besoin pour convaincre des étrangers de donner leur sang.

 

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