vendredi, mars 29

Washington-Beijing, entre démenti et inquiétude

Grand créancier des Etats-Unis, le gouvernement chinois a démenti le 11 janvier les informations de presse attestant de sa volonté de réduire ou d’arrêter ses achats de dette américaine.

En parallèle, le ministère du commerce a fait part de ses inquiétudes concernant les restrictions sur les investissements chinois imposées par les Etats-Unis, qui ont invoqué des arguments liés à la sécurité nationale.

Pas de quoi s’inquiéter

L’agence Bloomberg a rapporté le 10 janvier, sur la base de déclarations de sources proches du dossier sur les achats de dette américaine, que des officiels chinois révisaient la composition des colossales réserves de change du géant asiatique.

Ces derniers auraient d’ailleurs recommandé de ralentir ou de suspendre les acquisitions de bons du Trésor américain. « Nous estimons que ces informations sont peut-être basées sur des sources erronées, ou qu’il s’agit peut-être (simplement) de fausses nouvelles« , a déclaré dans un communiqué un porte-parole de l’agence gouvernementale en charge du marché des changes (SAFE).

Bloomberg n’est pas certain que des changements concrets suivront cette recommandation, mais la possibilité que la Chine se détourne de la dette américaine a agité les marchés obligataires de Wall Street mercredi et fait chuter le dollar, le 10 janvier.

Beijing a tenté de tempérer la situation, assurant que « les réserves de changes chinoises administrent leurs investissements selon les principes de diversification et de distribution (des risques) ».

Le but est de « préserver la sécurité et la valorisation » des placements, a précisé le porte-parole de la SAFE, qui a assuré que l’administration des acquisitions de bons du Trésor américains était faite « de façon professionnelle (…) selon les conditions du marché et ses besoins d’investissement ».

La Chine possède les plus importantes réserves de change au monde, de près de 3.140 milliards de dollars. Malgré la tension, le marché obligataire américain s’est rapidement repris en cours de séance, mercredi 10 janvier. Karl Haeling, analyste de LBBW, a expliqué à l’agence de presse Reuters, que  « les investisseurs ont commencé à se dire qu’il s’agissait surtout d’une menace » de Beijing envers Donald Trump « au cas où celui-ci déciderait de mettre en oeuvre des sanctions commerciales » contre la Chine.

Les restrictions américaines inquiètes

De son côté, le ministère chinois a exprimé le 11 janvier sa préoccupation concernant les restrictions sur les investissements chinois imposées par les Etats-Unis, pour des raisons de sécurité nationale.

Le gouvernement américain a rejeté la fusion entre la société chinoise Ant Financial et l’entreprise américaine chargée du transfert de fonds MoneyGram International Inc. en invoquant la sécurité nationale.

Dur revers pour Ant Financial d’Alibaba

« Dans le cas d’Ant Financial, nous constatons avec regret que des investissements d’affaires normaux et une fusion normale impliquant une entreprise chinoise aux Etats-Unis sont une nouvelle fois bloqués pour des soi-disant raisons de sécurité nationale« , a annoncé le porte-parole du ministère chinois du commerce, Gao Feng.

« Nous ne nous opposons pas à des contrôles normaux en matière de sécurité effectués par les pays concernés concernant les investissements étrangers, mais nous sommes préoccupés par les démarches visant à créer une porte en verre ou une porte battante pour contrôler les investissements étrangers au prétexte de la sécurité nationale« , a indiqué ce dernier.

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