jeudi, avril 18

Washington fait pression sur la Chine, via les Philippines

Les Etats-Unis ont accusé le 26 novembre Pékin d’avoir provoqué une escalade des tensions avec les Philippines et ont averti qu’une agression armée les obligerait à réagir, après un incident en mer de Chine méridionale.

« Les Etats-Unis soutiennent leur allié, les Philippines, face à cette escalade qui menace directement la paix et la stabilité régionales », a déclaré le porte-parole du département d’État Ned Price à Abuja, où le secrétaire d’État Antony Blinken est en déplacement.

LES PHILIPPINES ONT ACCUSÉ DES GARDES-COTES CHINOIS

Les Philippines ont accusé le 18 novembre les garde-côtes chinois d’avoir tiré au canon à eau sur les bateaux ravitaillant le personnel militaire philippin en mer de Chine méridionale, et ont demandé à Pékin de « faire marche arrière ».

Des bateaux philippins ont dû interrompre leur mission de ravitaillement en mer de Chine méridionale, une zone disputée, en raison de ces tirs de canons à eau de trois bâtiments des garde-côtes chinois, a dénoncé Manille.

Le ministre philippin des Affaires étrangères Teodoro Locsin a indiqué qu’il avait fait part à Pékin de son « indignation, de sa condamnation et de sa récrimination » concernant l’incident. Selon lui, cet incident s’est produit le 16 novembre alors que les bateaux philippins se rendaient dans l’atoll Second Thomas, dans les îles Spratleys disputées par les deux pays.

« Heureusement, personne n’a été blessé ; mais nos bateaux ont dû interrompre leur mission de ravitaillement », a précisé Teodoro Locsin sur Twitter, qualifiant d’« illégal » le comportement de trois bâtiments chinois bloquant le passage et tirant au canon à eau.

Le ministre a qualifié les bateaux philippins de « publics », laissant penser qu’il s’agit de vaisseaux civils, et a assuré qu’ils étaient couverts par un pacte de défense mutuelle avec les États-Unis. « La Chine n’a pas le droit de faire appliquer la loi dans et autour de ces zones », a-t-il ajouté, « elle doit prendre garde et faire marche arrière ».

FORTES TENSIONS DANS LA ZONE

Les tensions autour de cette mer riche en ressources naturelles augmentent d’année en année, notamment le repérage par Manille de centaines de vaisseaux chinois près du récif contesté Whitsun, qui se trouve aussi dans l’archipel des Spratleys.

La Chine revendique quasiment l’ensemble de la mer, par laquelle transitent chaque année de milliers de milliards de dollars d’échanges commerciaux. Or la zone est également revendiquée par Brunei, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et le Vietnam.
Pékin a rejeté la décision d’un tribunal international en 2016, l’estimant sans fondement ses prétentions historiques.

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Sur la base de ses données géographiques, Pékin s’est installé sur certains récifs dont celui de Scarborough en 2012, situé à 240 kilomètres à l’ouest de Luçon, l’île principale des Philippines. Certains on été transformés en en bases militaires chinoises dotées de pistes d’atterrissage et d’installations portuaires.

Après l’occupation du récif Mischief par la Chine au milieu des années 1990, situé au sein de la zone économique exclusive de Manille, les Philippines avaient fait échouer un de leurs bâtiments sur un récif proche de Thomas. Le but était alors d’affirmer leur souveraineté sur la zone. Des Marines philippins y sont basés.

Pour le ministre, Teodoro Locsin, Pékin « ne fait pas preuve de retenue et menace la relation spéciale » qu’entretiennent les deux pays. « Nous ne demandons pas la permission de faire ce que nous devons faire sur notre territoire », a-t-il déclaré.

WASHINGTON DÉNONCE

Cet acte « accroît les tensions régionales, porte atteinte à la liberté de navigation dans la mer de Chine méridionale garantie par le droit international et compromet l’ordre international », a assuré Red Price, lors d’un point presse.

Ce dernier a averti que les Etats-Unis seraient obligés de réagir en cas d' »agression armée contre les navires philippins« , en vertu du traité Etats-Unis – Philippines de 1951 stipulant que Washington est tenu de défendre son allié.

Les Philippines ont fait part de leur « indignation » après l’incident qui, selon elles, s’est produit mardi alors que les bateaux philippins se rendaient dans l’atoll Second Thomas, dans les îles Spratleys disputées par les deux pays.

Cette mer riche en ressources naturelles suscite des tensions croissantes cette année après que des centaines de vaisseaux chinois ont été repérés près du récif contesté Whitsun, qui se trouve aussi dans l’archipel des Spratleys.

En réaction à la situation, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a indiqué que « la souveraineté territoriale et les droits et intérêts maritimes de la Chine en Mer de Chine  méridionale disposent d’une base historique et juridique suffisante ».

Selon lui, « l’arbitrage relatif à la Mer de Chine méridionale et sa soi-disant sentence sont illégaux, nuls et non avenus. Aucune tentative de mettre en cause la souveraineté et les  intérêts de la Chine ne sera réussie. À l’heure actuelle, la zone maritime concernée de la Mer de Chine méridionale est généralement calme, et la Chine et les Philippines maintiennent une communication étroite ».

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