jeudi, mars 28

Washington s’inquiète de l’arsenal de missiles chinois

Les États-Unis s’inquiètent de la montée en puissance rapide de leurs forces nucléaires par la Chine et ont appelé Beijing à s’engager avec eux «sur des mesures pratiques pour réduire les risques de courses aux armements déstabilisantes».

Les Etats-Unis ont jugé «inquiétant» un article du Washington Post affirmant que la Chine avait commencé à construire plus de 110 silos de lancement pour des missiles balistiques intercontinentaux.

Ned Price, porte-parole de la Maison Blanche

Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a estimé que «ces informations, ajoutées à d’autres développements, suggèrent que l’arsenal nucléaire de la Chine va s’accroître plus vite, et à un niveau plus élevé, que ce qui était attendu auparavant».  

Ce dernier a indiqué que «l’accumulation était devenue plus difficile à cacher pour la Chine et il semblait qu’elle s’écartait de décennies de stratégie nucléaire basée sur une dissuasion minimale».

Le quotidien américain Washington Post a publié le 1er juillet un article affirmant que la Chine avait entamé la construction de 119 silos pour des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) dans le désert au nord-ouest de la ville de Yumen, dans province de Gansu.

Il se base sur les recherches d’experts du centre d’études «James Martin Center for Nonproliferation Studies» basé à Monterey, en Californie, qui ont travaillé à partir d’images satellites commerciales.

Ces images montrent 119 «sites de construction pratiquement identiques», «qui présentent des caractéristiques ressemblant à celles vues sur des sites de lancement abritant déjà l’arsenal de missiles balistiques à têtes nucléaires de la Chine», a écrit le journal.

«Ces rapports et d’autres développements suggèrent que l’arsenal nucléaire de la RPC augmentera plus rapidement et à un niveau plus élevé que ce qui était peut-être prévu auparavant», a déclaré Ned Price en utilisant l’acronyme de la République populaire de Chine.

«Cette accumulation est préoccupante. Elle soulève des questions sur l’intention de la RPC. Et pour nous, elle renforce l’importance de poursuivre des mesures pratiques pour réduire les risques nucléaires», a-t-il déclaré.

Pour lui, ces informations «mettent en lumière le fait que la Chine semble se détourner de décennies d’une stratégie nucléaire fondée sur la dissuasion minimale».  «Nous encourageons la Chine à s’engager avec nous sur des mesures pratiques pour réduire les risques de courses aux armements déstabilisatrices – des tensions potentiellement déstabilisatrices», a ajouté le porte-parole américain.

Ce dernier a justifié la nouvelle stratégie du président américain, Joe Biden, envers le président russe Vladimir Poutine, et a ajouté que «la même logique s’appliquerait à l’engagement avec une autre puissance nucléaire, la RPC».

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Dans un rapport de 2020 au Congrès, le Pentagone a estimé le stock d’ogives nucléaires de la Chine dans « les faibles 200 », assurant qu’il devrait au moins doubler de taille à mesure que la Chine agrandit et modernise son Armée populaire de Libération.

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Cependant, les analystes attestent que les États-Unis possèdent environ 3 800 ogives et, selon une fiche d’information du Département d’État, 1 357 d’entre elles ont été déployées au 1er mars.

Washington a appelé à plusieurs reprises la Chine à se joindre à lui et à la Russie dans un nouveau traité de contrôle des armements et l’ambassadeur américain au désarmement a déclaré en mai que la Chine résistait à cela malgré une accumulation « dramatique » de son arsenal.

De son côté, la Chine a affirmé que son arsenal est éclipsé par ceux des États-Unis et de la Russie et qu’il est prêt à mener des dialogues bilatéraux sur la sécurité stratégique «sur la base de l’égalité et du respect mutuel ».  

Les experts en non-prolifération, cités par l’agence de presse Reuters, ont déclaré que les efforts de la Chine pour développer du combustible pour une nouvelle génération de réacteurs nucléaires produiront de grandes quantités de matières qui pourraient être détournées pour fabriquer des armes nucléaires.

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