jeudi, mars 28

Xi Jinping présente sa vision de la mondialisation

À Davos, le président Xi Jinping a tenté de rassurer les 3 000 décideurs économiques et politiques du monde sur l’ouverture économique de son pays et sa volonté de développer le libre-échange.

Suite aux « derniers développements et nouveaux défis sur la scène internationale, le Président Xi va exposer la vision de la Chine sur la mondialisation économique (…) mettre en avant les propositions et projets chinois (…) et montrer que la Chine est un pays responsable d’importance majeure« , a expliqué Li Baodong, vice ministre des affaires étrangères.

La visite de Xi Jinping est une première

Il est le premier président chinois à se rendre au Forum économique mondial de Davos pour délivrer un message clair : « Nous n’allons pas fermer la porte au monde mais l’ouvrir encore plus largement ». Le président va défendre sa vision d’une « mondialisation plus inclusive », et encourager à « remettre la mondialisation dans sa juste perspective ».

Cela devrait aussi lui permettre d’une part, d' »affirmer son rôle prépondérant en Asie et dans le monde« , selon le chef économiste du cabinet IHS Markit, Nariman Behravesh, qui assure cependant qu’il est « prématuré de penser que la Chine peut remplacer les États-Unis comme moteur de la mondialisation« .

Et d’autre part, Xi Jinping pourra donner à son pays une place centrale sur la scène économique internationale, car « le monde d’aujourd’hui est étrange. Les États-Unis étaient à l’origine le héraut de la mondialisation et la Chine (…) son ennemi », a expliqué à l’AFP, Hu Xingdou, professeur d’économie à l’Université technologique de Beijing. Pour ce dernier « la Chine est désormais devenue le leader de la mondialisation et les États-Unis son ennemi« .

Une pique destinée à Donald Trump

Le président élu américain, Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier, va mettre fin à l’accord de libre-échange trans-pacifique (TPP), instaurer des barrières douanières avec ses voisins et la Chine et dénonce l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Un axe politique qui conforte Beijing, car désormais, la Chine et l’Union européenne « deviennent les principaux acteurs internationaux défendant l’ouverture des échanges commerciaux« , a expliqué en décembre l’ancien directeur de l’OMC, Pascal Lamy, qui avait d’ailleurs appelé les autorités chinoises à mettre en place des réformes d’ouverture.

Pour cela, Xi Jinping met en avant sa nouvelle Route de la Soie « Une Ceinture et une Route », qui se concentre autour du continent eurasiatique et investit dans les infrastructures d’Asie centrale pour doper les échanges régionaux. Mais il veut également relancer un accord de libre-échange (RCEP) l’unissant à l’Asie du sud-est et aux puissances régionales, bien que le contrat gagnant-gagnant ne soit pas équitable pour les partenaires de la Chine.

Andrew Polk, analyste de Medley Advisors, a indiqué à l’AFP que cette initiative est « une vision pour 100 ans, emblématique de la volonté de Xi de replacer la Chine à l’épicentre du monde ». Mais pour le moment « il y a un gros écart entre les ambitions affichées et les financements réels », a souligné David Kelly, du cabinet China Policy, car Beijing « poursuit des objectifs diplomatiques à coups de chèques, plus qu’une politique commerciale cohérente ».

La Chine « avance contre vents et marées »

Pour les médias chinois, la participation de Xi Jinping « ne reflète pas seulement l’importance que la Chine attache à Davos, mais reflète également les responsabilités de grande puissance de la Chine dans la promotion de l’amélioration de la gouvernance mondiale et la réponse commune aux défis mondiaux ».

« Notre monde est en train de changer à une vitesse sans précédent. À ce point de bascule, nos concepts traditionnels sur la société, l’emploi, la nation sont remis en cause, et nombreux sont ceux qui peuvent se sentir menacés« , a expliqué le fondateur et directeur du Forum de Davos, le professeur Klaus Schwab, qui plaide pour que les leaders mondiaux soit plus « réceptifs » et « responsables ».

Pour Le Quotidien du Peuple, alors que « l’économie mondiale est toujours plongée dans le marasme » et que « le sentiment antimondialisation et protectionniste se renforce de plus en plus dans certains pays développés« , la Chine « avance contre vents et marées ».

Le gouvernement « promeut activement la gouvernance économique mondiale et l’intégration régionale, renforce la confiance internationale, montrant tout le style d’une grande puissance responsable« , via principalement l’initiative « Une ceinture et une route » faisant entrer la Chine « au cœur de la scène mondiale ».

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