vendredi, avril 19

Yunnan, au cœur du tourisme chinois

Territoire propice à la faune et à la flore, le Yunnan est un lieu de diversité culturelle et ethnique de renom. Classé au Patrimoine mondiale de l’Humanité par l’UNESCO, le Yunnan accueille 24 ethnies différentes sur un territoire escarpé et montagneux.

Terrasses du Yunnan

Province du Sud-ouest de la Chine, le Yunnan est situé aux portes du Tibet, et est frontalière avec le Vietnam, la Birmanie (Myanmar) et du Laos.

De nombreuses avancées ont été réalisés dans cette province, tant sur le plan économique que culturel. Mais le paysage et la culture restent les principales raisons de l’attrait des touristes pour cette province.

Il est dit de Yunnan qu’elle est « au sud des nuages », elle possède plusieurs patronymes, comme « Royaume de la botanique », « Royaume des animaux », « Royaume des métaux non-ferreux » et « Pays natal des plantes médicinales ».

La région est la plus prisée des touristes étrangers et chinois, notamment la présence des célèbres Pandas Chinois.  Sa capitale, Kunming est appelée la « ville au printemps éternel », tandis que Lijiang, seconde ville de la province, est considérée comme la « petite Venise chinoise ».

Représentation d’une Chine traditionnelle et bouddhique, les touristes ont la possibilité de voir le Bouddha couché à Baoshan, d’aller dans les pagodes centenaires, de contempler les plateaux arides à proximité du Tibet voisin, ou de visiter des forêts tropicales au Xishuangbanna, à l’extrême sud.

Entre spiritualité et modernité

Temple Chongsheng

La région a su garder son architecture traditionnelle avec ses pagodes, temples et villages typiques, mais elle est parvenue à  s’adapter à l’évolution économique du pays, d’où la présence de villes modernes comme Kunming, qui est devenue en quelque années une ville dynamique avec ses marchés, magasins, cinémas et bars à karaoké.

La ville au printemps éternel n’est pas aussi développé que Shanghai, Shenzhen ou Macao, malgré le potentiel économique et démographique existant. Cela est du à son isolement, et à sa position géographique l’empêchant d’être aussi compétitive que Hong Kong ou Shanghai.

A l’opposé de la ville mouvementée qu’est Kunming, la ville de Lijiang offre un paysage de rues pavées et de marchés divers et variés. Le paysage pittoresque et antique autour du Bassin du Dragon Noir imprègne le touriste de mythe et légende, avec son pont de marbre à cinq arches au dessus d’un lac, et  ses contours montagneux.

Face à ce paysage luxuriant , la province abrite 48 prisons, et est  encore aujourd’hui un lieu central dans le trafic de drogues.

Un patrimoine mondial de l’humanité  

La faune et la flore donnent des printemps fleuris et de vrais automnes. La province possède la  végétation la plus dense du pays grâce aux fleuves qui la traversent, tels que le Mékong (lán cāng jiāng), le Fleuve Rouge (hong he) et la Salouen (nù jiāng).  Cette dernière compte le plus d’espèces florales d’origine tropicale, sub-tropicale, tempérée ou froide, venant d’autres de Chine et d’autres régions du monde.

Au sud la végétation est plus tropicale, avec tout de même d’importantes cultures de bambous, palmiers et plantains, particulièrement dans les forêts du Xishuangbanna. Plus de la moitié des espèces de plantes supérieures de Chine sont présentes dans la province.

Sur le plan spirituel, la ville de Baoshan frontalière à la Birmanie, permet aux  bouddhistes de contempler Bouddha dans la position couchée, ou de se rendre dans le monastère de Songzanlin, où des moines prient et vivent au jour le jour.

Une économie rurale et une gastronomie reconnue

Malgré l’explosion du tourisme, le Yunnan est une province agricole, dont les terres sont fertiles, si bien qu’elles sont appelées la « terre rouge » du Yunnan. La province possède une culture maraîchère, et de transformation du tabac assez développé, permettant à la province de vendre les fameux « Hongmei », cigarettes vendues dans toute la Chine.

Qi Zi Bing Cha du Yunnan

Le Yunnan exporte une très grande variété de fruits et légumes. La province vit également de l’élevage, de la production laitière et de l’horticulture dont l’exposition internationale d’horticulture s’était tenue à Kunming en 1999.

Les principaux produits dans la région et qui s’exportent dans tout l’empire sont le thé Pu’er cha, la spiruline et la truffe. Le thé Pu’er cha appartenait aux empereurs de la dynastie Ming, c’est un thé noir qui possède différentes formes, ce thé peut avoir plusieurs feuilles ou un aspect plus compressé, tels que la brique, la galette ou le nid (tuocha).

Le plus demandé est le Qi Zi Bing Cha, la galette en paquet de 7. La spiruline est le plus ancien aliment du monde, c’est une algue bleue qui est conditionnée en cachet d’une couleur verte. La truffe du Yunnan est quant à elle de différentes variétés  telles que la Tuber sinensis, elle est blanche et se cultive l’été, la Tuber Himalayensis produite dans la région de Zhongdian, elle ressemble à la truffe noire du Périgord.

Une pluralité linguistique et culturelle

Théâtre des Arts du Yunnan 2013

L’histoire de Yunnan explique la mixité culturelle de la province. Dominée par les Han (206 av. J.C-220 ap. J.C.), le Yunnan devient le centre du royaume de Nanzhao au 8ème siècle, elle est par la suite rattachée à la Chine par les Mongols au 13ème siècle. Malgré ces dominations, ce sont les officiels locaux et seigneurs de guerre qui administrent la province.

Chacune de ces dominations a amenés des ethnies, modes de vie, us et coutumes, ainsi que cultures différentes, expliquant le plurilinguisme  et la mixité culturelle de la province.

Le mandarin y est bien sûr la langue officielle, mais d’autres langues sont parlées, issues de plusieurs dialectes comme les langues austro-asiatiques comme le blang, le u, le wa ; les langues hmong-mien avec le iu mien ; les langues tai-kadai, le lü et les langues tibéto-birmanes telles que le bai, le bisu, le biyo, le choni, le drung (ou trong), le honi, le jinghpo, le naxi, le pumi et le tibétain.

Ces langues viennent des 24 ethnies minoritaires de la province : les Yi, les Bai, les Hani, les Zhuang, les Dai, les Miao, les Lisu, les Hui, les Lahu, les Va, les Naxi, les Yao, les Tibétains, les Jingpo, les Bulang, les Pumi, les Nu, les Achang, les Jino, les Mongols, les Derung, les Mandchous, les Sui et les Buyei et l’ethnie majoritaire en Chine, les  Han.

Chaque ethnie vit aux rythmes de ces coutumes et traditions. Certaines ont des privilèges, notamment à Lijiang, où l’Unseco a ordonné la conservation des maisons en tuiles et les rues pavées mais également l’emploi de Naxi pour leurs costumes traditionnels.

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