dimanche, mars 24

La Grande Muraille se dégrade d’année en année

Inscrite en 1987 au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Grande Muraille de Chine est le joyau de la Chine. Cependant, une étude publiée en juin 2015 met en avant la disparition de 30% de longueur de la Grande Muraille. Ce 2 août, les autorités ont décidé de lutter contre la « dégradation criminelle », l’une des causes principales de la dégradation de la Grande Muraille de Chine.

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Lutter contre « les dégradations criminelles »

L’Administration nationale du patrimoine culturel (ANPC) va lancer une campagne pour lutter contre les dégradations criminelles, visant à inspecter de manière régulière et aléatoire la muraille, afin de « renforcer la protection par les autorités dans 15 provinces, régions autonomes et municipalités« .

Pour faciliter le travail des fonctionnaires, l’ANPC ouvrira une ligne téléphonique pour permettre aux citoyens d’informer les autorités de toute violation des règles de protection et tout dommage causé par des individus.

Construite du IIIème siècle avant J.-C. à la dynastie des Ming (1368-1644), la Grande Muraille s’étend sur 21’000 km de la province du Gansu à la province du Hebei. « Les activités humaines, dont l’exploitation excessive par certains gouvernements, le vol de briques par des villageois locaux réutilisées en tant que matériaux de construction et le développement agricole aux alentours, ont endommagé cette œuvre grandiose« , selon la Société de la Grande Muraille de Chine (SGMC).

De plus, « un manque d’efforts de protection dans des régions reculées et un plan de protection insuffisant ont également conduit à des dommages« , a ajouté la SGMC. Raison pour laquelle, la région autonome de Mongolie intérieure a décidé, cette année d’ajouter à son budget, des dépenses dédiées à la protection de la Grande Muraille.

Le gouvernement de la ville de Fangcheng, dans le Henan, vient de lancer une campagne de conservation pour renforcer la collaboration des experts et des résidents locaux sur la protection de la Grande Muraille.

30% de la longueur disparu

En juin 2015, une étude a démontré que la portion la plus célèbre de la Grande Muraille de Chine édifiée sous les empereurs Ming a perdu près de 30% de sa longueur. Cette perte s’explique par l’impact des conditions climatiques et du tourisme, mais également du pillage des briques par les habitants.

« Cette pratique n’a rien de nouveau. Les Chinois ont toujours pris des pierres et de la terre de la Grande Muraille, notamment pour bâtir des maisons« , avait indiqué Éric Mottet, professeur au Département de géographie de l’UQAM.

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Les chercheurs de l’administration d’État responsable du patrimoine ont étudié un segment long de 9’000 km. Ces derniers ont révélé qu’environ 2’000 km de l’ouvrage défensif auraient complètement disparu, tandis que 1’200 km sont en très mauvais état.

Éric Mottet, également directeur adjoint du Centre québécois d’études géopolitiques, a expliqué que plusieurs portions de la Grande Muraille ont été éventrées par des routes, des usines et des voies ferrées, ou encore endommagées par des tremblements de terre et des afflux de touristes.

Le vol de briques s’est accentué lors de la Révolution culturelle maoïste de 1966 à 1976. Ces actes n’avaient pas choqué à l’époque car les dirigeants, « pour avoir une légitimité, ont voulu faire table rase du passé et du patrimoine… Puis, dans les années 1990, ils se sont rendu compte que l’entretien des sites patrimoniaux importait à la population« , a indiqué l’universitaire.

Mais le mal était fait et des pans entiers de la muraille ont disparu. En 2006, le gouvernement règlement la protection de la Grande Muraille, en interdisant la démolition, la traversée ou encore le déplacement de morceaux de l’édifice. De plus,

Malgré ces interdictions, les gouvernements provinciaux ne respectent pas les règles. Ils ont construit plusieurs autoroutes qui traversent le mur de la muraille. De plus, les autorités n’ont pas les moyens nécessaires pour assurer la surveillance des 9’000 km de murs, idem pour sa protection.

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