lundi, juillet 28

Intelligence Artificielle: la Chine appelle à un « consensus urgent » pour concilier développement et sécurité

Le premier ministre chinois Li Qiang s’est exprimé lors du Symposium des dirigeants d’entreprises UE-Chine, à Pékin, le 24 juillet 2025. Il a appelé le 26 juillet à concilier le développement de l’intelligence artificielle (IA) et les risques induits par cette technologie, appelant à un «consensus urgent» malgré la rivalité Pékin-Washington en la matière.

Le président américain Donald Trump a dévoilé cette semaine un plan d’action pour favoriser le développement des modèles américains d’IA aux États-Unis et à l’étranger, écartant toutes les réserves sur ses possibles dérives. Ce dernier veut rompre avec la ligne adoptée par son prédécesseur démocrate Joe Biden, partisan d’un essor contrôlé. « Nous ne laisserons aucune autre nation nous battre » dans la course à l’IA, a déclaré Donald Trump.

Cependant, le 26 juillet, lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence mondiale sur l’IA 2025 et de la Réunion de haut niveau sur la gouvernance mondiale de l’IA à Shanghai, Li Qiang a appelé à une bonne gouvernance et au partage des ressources.

« La Chine attache une grande importance à la gouvernance mondiale de l’IA, et elle a activement promu la coopération multilatérale et bilatérale avec une volonté d’offrir davantage de solutions chinoises », a déclaré le Premier ministre.

Il a présenté la proposition du gouvernement chinois relative à la création d’une organisation mondiale de coopération en matière de l’IA. Et Li Qiang a annoncé que de rapides progrès sont en cours dans des secteurs tels que les grands modèles de langage, les grands modèles multimodaux et l’IA incarnée, propulsant le développement de l’IA vers davantage d’efficacité et vers une intelligence accrue.

Reconnaissant que l’IA a commencé à favoriser de nombreuses industries et à pénétrer dans certains domiciles, apparaissant ainsi comme un nouveau moteur de la croissance économique, Li Qiang a indiqué dans son discours que « les risques et les défis posés par l’IA avaient suscité une inquiétude généralisée ».

« Il y a une nécessité urgente à aboutir à davantage de consensus sur la manière de trouver un équilibre entre le développement et la sécurité », a-t-il noté. « Quelle que soit la façon dont la technologie se transforme, elle doit rester un outil au service de l’homme et contrôlé par l’homme », a déclaré Li QIang, ajoutant que « l’IA devait devenir un bien public international bénéficiant à toute l’humanité ».

Ce dernier a appelé à davantage d’efforts pour garantir un accès universel à l’IA afin que plus de pays et de groupes puissent en profiter. « La Chine est disposée à partager son expérience de développement de l’IA et ses produits technologiques pour aider les pays dans le monde entier — en particulier ceux du Sud global — afin de renforcer le développement de leurs capacités. »

L’IA est utilisée de plus en plus dans de nombreux secteurs. Ses applications soulèvent toutefois d’importantes questions éthiques, qu’il s’agisse de la propagation de la désinformation, de son impact sur l’emploi ou des risques de perte de contrôle.

Dans un message vidéo diffusé lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence organisée samedi à Shanghai, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que la gouvernance de l’IA constituerait « un test décisif pour la coopération internationale ».