vendredi, juillet 25

La Chine et UE s’engagent à «renforcer leurs efforts» dans la lutte contre le réchauffement climatique

Le Premier ministre chinois Li Qiang s’est entretenu avec le président du Conseil européen, Antonio Costa, en présence de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors du 25ème Sommet Union européenne – Chine à Pékin, le 24 juillet.

La Chine et l’UE se sont engagés à «renforcer leurs efforts pour lutter contre le changement climatique», dans un communiqué conjoint publié en marge d’un sommet entre les dirigeants européens et chinois à Pékin. Le réchauffement climatique est un sujet de convergence entre Bruxelles et Pékin. Les deux parties expriment leur volonté de coopérer pour combattre le changement climatique.

L’UE vise la neutralité carbone d’ici 2050, alors que la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, s’est engagée à atteindre cet objectif avant 2060. La relation entre les deux puissances est tendue par plusieurs dossiers, allant de la guerre en Ukraine aux questions commerciales.

Malgré ces points de tension, la Chine et l’UE se sont engagés à «renforcer leurs efforts (…) pour accélérer une action rapide à grande échelle et à tous les niveaux» en matière de lutte contre le changement climatique, a indiqué le communiqué conjoint.

La Chine et l’UE souhaitent aussi renforcer leur coopération bilatérale dans des domaines tels que «la transition énergétique, l’adaptation, la gestion et le contrôle des émissions de méthane, les marchés du carbone ainsi que les technologies vertes et bas carbone», a précisé le document.

Bruxelles et Pékin souhaitent également accélérer le déploiement mondial des énergies renouvelables et faciliter l’accès aux technologies vertes – la Chine en est un producteur majeur, des véhicules électriques aux panneaux solaires.

Cette déclaration conjointe «envoie un signal important: la coopération climatique peut encore surpasser les tensions géopolitiques», selon David Waskow, du groupe de réflexion WRI. Une prise d’initiative plus marquée de la part des deux plus gros émetteurs est cruciale pour raviver l’élan mondial après le retrait des États-Unis de l’accord de Paris, ajouté ce dernier.

«Il s’agissait là d’une première étape nécessaire dans une relation instable. Les prochains mois montreront si les deux grandes économies peuvent aller plus loin et définir plus clairement ce qu’elles ont l’intention de faire, au-delà de la coopération bilatérale déjà clairement définie», a estime Linda Kalcher, directrice générale du centre de réflexion Strategic Perspective.

La Chine et l’UE doivent désormais «passer à la pratique», a indiqué Yao Zhe, experte chez Greenpeace. Un haut responsable européen avait déclaré au média Financial Times que Bruxelles ne signerait pas de déclaration conjointe sur le climat avec Pékin sans objectifs plus ambitieux de réduction des émissions.

Un éditorial du journal China Daily avait en retour accusé l’UE d’utiliser la «carte climatique» pour forcer la Chine à changer sa position sur la guerre en Ukraine – Pékin, qui se présente comme neutre dans le conflit, est un allié économique et géopolitique clé de Moscou.