mardi, avril 23

La Chine lance de nouvelles manœuvres militaires autour de Taïwan

La Chine a engagé le 19 août des manoeuvres militaires autour de Taïwan afin de lancer une « sévère mise en garde », selon les médias d’Etat, après avoir protesté contre une escale aux Etats-Unis du vice-président de l’île, William Lai.

Le commandement du Théâtre d’opérations de l’est de l’Armée populaire de Libération (APL) a effectué des exercices militaires dans les eaux et l’espace aérien au nord et au sud-ouest de l’île de Taiwan.

Des exercices militaires dans les eaux et l’espace aérien

« Les exercices ont été menés pour prendre conjointement le contrôle de l’espace maritime et aérien, la recherche de sous-marins et les opérations anti-sous-marines, afin de tester la capacité des forces du commandement à mener des opérations coordonnées et des confrontations systématique »s, a indiqué Shi Yi, porte-parole du commandement.

Ces manoeuvres sont destinées à tester la capacité des navires et avions chinois « à prendre le contrôle des espaces aériens et maritimes » et à combattre « dans des conditions réelles », selon ce dernier.

Elles devaient également servir « de sévères mises en garde à la collusion des séparatistes « indépendantistes de Taïwan » avec des éléments étrangers et à leurs provocations », a ajouté Xinhua.

Les patrouilles aériennes et maritimes conjointes, ainsi que des exercices militaires de la marine et de l’armée de l’air autour de l’île de Taiwan « ont pour but d’entraîner la coordination des navires et des avions militaires, ainsi que leur capacité à prendre le contrôle des espaces aériens et maritimes », a déclaré Shi Yi.

« La capacité des forces armées à combattre dans des conditions réelles sera testée », a indiqué ce dernier, ajoutant que « les patrouilles et exercices constituaient un avertissement sévère à la collusion entre les séparatistes recherchant ‘l’indépendance de Taiwan’ avec des éléments étrangers, et à leurs provocations ».

Taiwan condamne les exercices

Taïwan a fermement condamné « ce comportement irrationnel et provocateur » et a promis d’envoyer « les forces appropriées pour y répondre (…) afin de défendre la liberté, la démocratie et la souveraineté de Taïwan ».

« Le fait de mener un exercice militaire (…) sous un faux prétexte non seulement ne contribue pas à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan, mais met également en évidence la mentalité militariste (chinoise) et confirme la nature hégémonique de son expansion militaire » a déclaré le ministère de la Défense nationale de Taiwadans un communiqué samedi.

William Lai, favori de l’élection présidentielle taïwanaise de 2024, est un « indépendantiste pragmatique » selon. Il est contesté par la Chine pour ses positions et notamment pour s’être arrêté à New York et San Francisco après un voyage au Paraguay, l’un des pays qui reconnait officiellement Taïwan.

Ce voyage a suscité la colère de la Chine, qui s’oppose à tout contact officiel entre les pays occidentaux et Taïwan, qu’elle considère comme une de ses provinces. La Chine estime que ces contacts légitiment les autorités taïwanaises, ses volontés indépendantistes, et portent atteinte à ses revendications de souveraineté sur l’île.

Washington avait appelé au calme à propos du voyage de William Lai, qui selon les autorités taïwanaises ne faisait que « transiter » par le sol américain avant de se rendre au Paraguay pour assister à l’investiture du président élu Santiago Peña.

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Cependant, le 19 août , un fonctionnaire du bureau du Parti communiste chinois en charge des questions relatives à Taïwan a « fermement condamné » le voyage de William Lai, le qualifiant de « nouvelle provocation » en vue de « renforcer la collusion avec les États-Unis ».

« La dernière ‘escale’ de M. Lai (…) était un camouflage qu’il a utilisé pour vendre les intérêts de Taïwan afin d’obtenir des gains dans les élections locales par le biais de manœuvres malhonnêtes », a déclaré le fonctionnaire, selon le même article.

« Les actes de M. Lai ont prouvé qu’il est un véritable fauteur de troubles qui poussera Taïwan au bord de la guerre et causera de graves problèmes aux compatriotes taïwanais », a poursuivit le communiqué.

William Lai a reçu l’investiture du Parti démocratique progressiste pour briguer la présidence en 2024 et succéder à la présidente Tsai Ing-wen, dont le second mandat s’achèvera alors.

Tensions entre la Chine et Taiwan

Les relations entre la Chine et Taiwan se sont envenimées en 2016 avec l’arrivée à la tête de l’île de Tsai Ing-wen. Cette dernière a refusé d’adopter le Consensus de 1992, assurant le principe d’un pays, deux systèmes ». En réaction, la Chine a intensifié ces dernières années les pressions politiques et militaires, particulièrement depuis août 2022 et le passage de nombreux officiels américains à Taiwan.

Des avions militaires font ainsi régulièrement des incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan.

En avril, la Chine a organisé trois jours d’exercices militaires simulant un blocus de Taïwan, après la rencontre entre Tsai Ing-wen et le président américain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy. Taipei avait dénombreé 42 incursions d’avions militaires chinois dans la zone de défense aérienne.

Le 19 août, Taïwan a annoncé avoir détecté des incursions d’avions militaires chinois dans sa zone de défense aérienne depuis que la Chine a annoncé le lancement d’exercices militaires. De son côté, le ministère de la Défense de Taiwan a déclaré dans un communiqué avoir « détecté successivement 42 » incursions « depuis 09H00 (01H00 GMT) » samedi, ajoutant que huit navires chinois ont également participé aux manoeuvres0.

Taïwan a fermement condamné le 19 août les manoeuvres militaires de Pékin après une escale aux Etats-Unis de William Lai, le vice-président de l’île. Le ministère de la Défense de Taipei « condamne fermement ce comportement irrationnel et provocateur, et enverra les forces appropriées pour y répondre (…) afin de défendre la liberté, la démocratie et la souveraineté de Taïwan », a déclaré cette institution dans un communiqué.

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