jeudi, juillet 17

La croissance chinoise attendue à 5,2% au deuxième trimestre,

La seconde puissance économique mondiale mène une bataille sur plusieurs fronts pour atteindre son objectif de croissance «d’environ 5%» en 2025, une tâche compliquée par le bras de fer commercial lancé par le président américain Donald Trump.

La Chine devrait annoncer une croissance d’environ 5% au deuxième trimestre, selon des analystes sondés par l’Agence France Presse, malgré la guerre commerciale avec Washington et une consommation toujours en demi-teinte.

La Chine mène une bataille sur plusieurs fronts pour atteindre son objectif de croissance «d’environ 5%» en 2025, une tâche compliquée par le bras de fer commercial lancé par le président américain Donald Trump.

Le chiffre officiel du Produit intérieur brut (PIB) pour avril-juin 2025, fournira un indicateur crucial de l’état de la seconde puissance économique mondiale. Selon l’estimation médiane d’un panel d’une dizaine d’analystes interrogés par l’AFP, le PIB chinois a progressé de 5,2% sur un an au deuxième trimestre – contre +5,4% au premier trimestre.

Ces bons résultats s’expliquent par des exportations vigoureuses, paradoxalement stimulées par le conflit commercial, et par un soutien de l’État à la consommation intérieure. Mais les experts alertent sur le risque d’un ralentissement au cours des six prochains mois.

«Le commerce extérieur ne peut pas compenser à lui seul la faiblesse de la demande intérieure», a expliqué Sarah Tan, économiste chez Moody’s Analytics. «Sans un soutien politique plus marqué et des réformes structurelles pour renforcer les revenus et la confiance des ménages, la reprise chinoise risque de perdre de l’élan au second semestre», a ajouté cette dernière.

Hausse des exportations

Les exportations chinoises ont été vigoureuses au deuxième trimestre de l’année, notamment car les entreprises ont gonflé leurs commandes afin de se prémunir contre de nouvelles turbulences commerciales.

«Avril a été particulièrement favorable aux exportations, en raison des droits de douane américains particulièrement élevés (annoncés) ce mois-là», a expliqué Alicia Garcia-Herrero, économiste en chef pour l’Asie-Pacifique chez Natixis.

Cette vitalité a conduit la banque Natixis à réviser à la hausse sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre, a expliqué l’économiste, qui prévient des risques d’une croissance «bien plus faible» dans les mois à venir.

Mi-juin, la Chine et les Etats-Unis se sont accordés à Londres sur un «cadre général» pour lisser leurs différends commerciaux, mais les points de friction restent nombreux, soulignent les experts.

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Face à ces incertitudes, la Chine espère voir la consommation interne prendre le relais des exportations comme moteur de croissance pour atteindre son objectif annuel de PIB. L’État-parti a annoncé ces derniers mois des mesures de stimulation de la consommation, dont un programme de subventions publiques destiné à encourager les ménages à remplacer ou acheter de nouveaux biens.

«Si ce dispositif a brièvement stimulé la vente au détail, il n’a pas permis de résoudre les problèmes structurels plus profonds qui freinent la consommation, tels que la stagnation des revenus, la faiblesse de la sécurité de l’emploi et la fragilité du moral», a indiqué Sarah Tan. Ce plan n’est «qu’une solution temporaire», affirme l’économiste.

La croissance du premier trimestre avait dépassé les attentes en s’affichant à 5,4%, également grâce à des exportations solides. «Si la croissance du PIB dépasse 5% sur un an au premier semestre 2025, c’est grâce à la production manufacturière et aux exportations», ont expliqué Larry Hu et Yuxiao Zhang, économistes chez Macquarie. «Mais comme la demande intérieure reste faible, cette croissance est déflationniste, sans création d’emplois ni profits», selon eux.

Les prix à la consommation en Chine ont en effet chuté en avril et en mai, un phénomène généralement considéré comme dangereux pour l’économie, avant un léger rebond en juin. Les prix à la sortie des usines ont de leur côté chuté le mois dernier à leur rythme le plus rapide depuis près de deux ans. «Sans une forte relance politique, il sera difficile d’échapper à la spirale déflationniste actuelle», écrivent Larry Hu et Yuxiao. Zhang.

Mais «un plan de relance massif est peu probable tant que les exportations restent solides». Les dirigeants chinois «veulent simplement atteindre l’objectif de 5%, pas le dépasser», ont souligné ces derniers.