mardi, avril 23

La Grèce soutenue par Beijing

Bei Xu, économiste chez Natixis, a expliqué au quotidien La Croix, qu’il ne voyait pas « en quoi les accords signés ce week-end entre Pékin et Athènes permettent de dire que la Chine veut faire de la Grèce sa porte d’entrée spécifique sur l’Europe ».

Ce dernier a indiqué que la Chine « finance une partie de la dette publique grecque, c’est vrai, mais ce n’est par le premier pays avec lequel elle le fait. La Chine a déjà acheté de la dette espagnole en Europe, sans parler de la dette américaine, japonaise ou même coréenne ».

En effet, le Premier ministre, Wen Jiabao s’est engagé, dimanche 3 octobre à Athènes, à apporter le soutien de son pays à l’économie grecque, lorsque celle-ci recommencera à emprunter sur les marchés internationaux.

Pour sceller cet accord, la Chine a signé avec les autorités grecques treize accords permettant le développement des investissements chinois en Grèce, dont les plus importants portent sur le port du Pirée près d’Athènes. Ce port va devenir d’ici quelques années la plaque tournante des marchandises chinoises à destination de l’Europe.

Wen Jiabao
Premier ministre Wen Jiabao

Beijing a également annoncé la création d’un fonds de 5 milliards de dollars pour soutenir la marine marchande grecque et ses armateurs. Ne s’arrêtant pas là, les deux pays devraient d’ici 2015, intensifier leur coopération commerciale, passant de 4 à 8 milliards de dollars par an.

Selon certaines sources cités par les médias français, le gouvernement grec aurait fait appel à la Chine, au lendemain de la crise économique qu’a connu le pays. En effet, à l’automne 2009, le gouvernement de Georges Papandréou annonce un déficit budgétaire  de 12,7 % du produit intérieur brut (PIB) et une dette publique à 115% du PIB, alors que la limite fixée par Bruxelles est de 3%.

Les marchés perdent confiance, et le pays est classé en catégorie « spéculative » (junk bonds), passant de B à BB+. « Cette dégradation résulte de notre nouvelle évaluation des défis économiques, politique et budgétaire auxquels le gouvernement grec est confronté dans ses efforts pour placer le fardeau de la dette publique sur une trajectoire soutenable« , a déclaré l’agence de notation Standard & Poor’s pour justifier ce classement périlleux pour l’économie grecque.

Pour relancer son économie, le gouvernement grec décide d’emprunter, 53 milliards d’euros, et de lancer un plan d’austérité (réduction des dépenses de l’État et des dépenses de santé, gel des salaires et des primes des fonctionnaires, recul de l’âge de la retraite).
L’arrivée de la Chine est propice, car l’Allemagne et la France sont réticentes à lui prêter de l’argent. Mais allemands et français ont tout de même dus se faire violence, afin d’éviter la faillite. Les aides chinoises vont permettre au gouvernement de réduire le déficit budgétaire à 7% du PIB en 2011.

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