lundi, avril 1

La justice américaine dénonce les opérations chinoises clandestines

Le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace, a dénoncé les opérations chinoises clandestines qui «illustrent encore davantage l’ampleur des efforts déployés par l’Etat chinois pour étendre sa vision autoritaire du monde aux habitants de cette ville», New York, et «de ce pays», les Etats-Unis.

Selon ce dernier, deux suspects ont été arrêtés le 17 avril à leur domicile à New York. Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux opérations d’un «poste de police» clandestin au cœur de Chinatown. Ils ont aussi été inculpés pour destruction de preuves.

Washington accuse la Chine d’avoir installés un « poste de police clandestin »

La justice américaine a décidé de hausser le ton en annonçant deux arrestations à New York et des dizaines d’inculpations contre des officiels de la sécurité chinoise. Les Etats-Unis accusent la Chine d’avoir installés un « poste de police clandestin » en plein New York, et de mener des opérations de cyberharcèlement.

Ces affaires « illustrent encore davantage l’ampleur des efforts déployés par l’État chinois pour étendre sa vision autoritaire du monde aux habitants de cette ville », New York, et « de ce pays », les États-Unis, a souligné le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace.

Lors d’une conférence de presse avec des représentants de la police fédérale (FBI) et du ministère de la Justice, Breon Peace a détaillé les développements de trois enquêtes distinctes.

Dans une première affaire, deux suspects, des citoyens américains identifiés comme Lu Jianwang, 61 ans et Chen Jinping, 59 ans, ont été arrêtés le 17 avril à leur domicile à New York, pour avoir participé aux opérations d’un « poste de police » clandestin au cœur de Chinatown, sur l’île de Manhattan. Ils ont aussi été inculpés pour destruction de preuves.

Selon le procureur de Brooklyn, les locaux, fermés par le FBI à l’automne 2022, occupaient « un étage entier » d’un « immeuble de bureaux anodin ». Selon la justice américaine, ils offraient des services administratifs à la communauté chinoise, comme des renouvellements de permis de conduire. Cependant, les deux suspects auraient agi sur ordre de Pékin et de manière plus secrète pour surveiller et faire pression sur des opposants, selon la justice américaine.

« À une occasion au moins, un fonctionnaire de la police nationale chinoise a demandé à l’un des accusés, un citoyen américain, d’aider à localiser un militant pro-démocratie d’origine chinoise vivant en Californie », a indiqué Breon Peace.

La présence de ce type d’antenne clandestine a été dénoncée dans d’autres pays occidentaux, comme le Canada, les Pays-Bas et la République tchèque, et nourrit les accusations d’espionnage contre Pékin, qui les dément.

Lire aussi : La police chinoise aurait ouvert des bureaux de police aux Pays-Bas

Les sino-américaines restent intenses

Ces derniers mois, les relations sur le sujet entre les États-Unis et la Chine se sont encore tendues avec notamment la destruction en février d’un ballon chinois survolant le ciel américain et considéré comme espion par Washington.

Les États-Unis menacent de fermer l’application Tiktok, propriété du groupe chinois ByteDance et très populaire auprès des jeunes américains, car il permet selon Washington aux autorités chinois d’espionner et de manipuler ses utilisateurs.

Dans une enquête distincte, 34 « officiels du ministère de la Sécurité publique » chinois, âgés de 26 à 52 ans, et qui résideraient tous dans leur pays, sont désormais visés par des inculpations pour des activités de cyber-harcèlement d’activistes pro-démocratie et de « dissidents » en dehors des frontières chinoises, « notamment ici même à New York », a annoncé le procureur de Brooklyn.

Désignée par les autorités américaines comme le groupe « 912 », cette « équipe d’élite de la police » chinoise possède « une ferme à trolls sur internet, créant des milliers de faux comptes en ligne qu’elle utilise pour harceler, dénigrer et menacer les dissidents et les activistes dans le monde entier », a déclaré Breon Peace.

Dans la troisième affaire : six autres agents du ministère de la Sécurité publique et « deux membres de l’administration chinoise du cyberespace » ont été inculpés dans une affaire révélée en 2020, dans laquelle un employé chinois de l’entreprise Zoom agissait pour perturber des visioconférences d’activistes.

Dans ce dossier, la justice américaine a délivré un nouvel acte d’inculpation indiquant que l’employé, Julien Jin, « travaillait directement sous les ordres » des autorités chinoises, pour identifier les militants qui participaient à ces réunions.

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