samedi, mars 23

L’Australie va retirer les caméras de surveillance chinoises de ses sites gouvernementaux

Le ministre de la Défense, Richard Charles, a annoncé le retrait des caméras de surveillance fabriquées par la Chine des sistes gouvernementaux, afin de renforcer la sécurité des bâtiments stratégiques.

Des dizaines de caméras de surveillance chinoises vont être retirées des bureaux d’acteurs de la vie politique australienne, ont annoncé le 13 février des responsables, quelques jours après une annonce similaire concernant le ministère de la Défense.

Au moins 913 caméras ont été placés dans plus de 250 bâtiments du gouvernement australien, dont celui du ministère de la Défense, selon des données publiées par les autorités.

Le ministre australien de la Défense, Richard Marles, a déclaré à la chaîne de télévision ABC que tous ces dispositifs seraient retirés des locaux de son ministère pour «s’assurer que nos installations sont totalement sécurisées». Des responsables du ministère des Finances ont aussi confirmé que 65 caméras de surveillance de ce type avaient été installées dans des bureaux utilisés par des responsables politiques.

Le ministère les a progressivement remplacées mais 40 doivent encore être enlevées, a-t-il précisé, indiquant qu’elles seraient remplacées d’ici avril.

Des initiatives similaires ont été engagées aux États-Unis et au Royaume-Uni, qui ont pris des mesures pour empêcher les établissements gouvernementaux d’installer des caméras de fabrication chinoise sur des sites sensibles.

Les Etats-Unis et la Royaume-Uni ont fait part de leurs craintes de voir des informations sensibles fuiter si les entreprises chinoises à l’origine de ces appareils se retrouvaient forcées de partager leurs données avec les services de renseignements de la Chine.

Les caméras concernées ont été produites par les sociétés Hikvision et Dahua, toutes deux sur une liste noire aux États-Unis. Selon le département américain du Commerce, les deux entreprises ont participé à la «surveillance» de la minorité ouïghoure dans la province chinoise du Xinjiang (nord-ouest). En novembre 2022, Washington a interdit l’importation d’équipements de Hikvision et Dahua, invoquant «un risque inacceptable pour la sécurité nationale».

De son côté, Hikvision a rejeté les accusations et a affirmé à l’Agence France Presse que ses produits étaient «conformes à toutes les lois et régulations australiennes applicables et font l’objet de strictes obligations en matière de sécurité».

La décision de la Défense australienne d’enlever ces caméras des locaux du ministère avait fait réagir Pékin, qui a accusé Canberra de «faire un mauvais usage de sa puissance nationale pour discriminer et réprimer les entreprises chinoises».

Shu Jueting, porte-parole du ministère chinois du Commerce, a déclaré que « la Chine est prête à travailler avec l’Australie afin de créer un environnement favorable au commerce et aux investissements bilatéraux et de renforcer la confiance des entreprises des deux pays ».

« La coopération commerciale et économique mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Australie est conforme aux intérêts des deux peuples », a indiqué la porte-parole, ajoutant que « la Chine est également disposée à échanger des idées sur certaines questions techniques qui intéressent les deux parties et à trouver des solutions bénéfiques aux deux pays ».

« La Chine espère voir l’Australie offrir un environnement commercial équitable, ouvert et non discriminatoire aux entreprises chinoises souhaitant y investir », a indiqué Shu Jueting.

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