Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué que trois navires chinois, dont le porte-avions Shandong, avaient traversé le 27 mai le détroit de Taïwan.
« Une flottille de l’APL (Armée populaire de libération) de trois navires, menée par le porte-avions Shandong, a traversé le détroit de Taïwan vers midi aujourd’hui », a déclaré le ministère de l’île dans un communiqué.
Les navires se sont dirigés « à l’ouest de la ligne médiane en direction du nord », a-t-il ajouté, en référence à cette frontière invisible tracée unilatéralement par les Etats-Unis durant la Guerre froide, que la Chine ne reconnait pas.
La présence de navires de guerre chinois dans le détroit de Taïwan est constamment surveillée. D’ailleurs, à chaque présence d’engin chinois sur mer et dans les airs, cela fait l’objet d’annonces par Taipei. Cependant celle du porte-avions Shandong est inhabituelle.
Les forces armées taïwanaises « ont surveillé la situation et chargé des avions (de patrouille aérienne civile), des navires de la marine et des systèmes de missiles terrestres de répondre à ces activités », a précisé le ministère de l’île.
Le 27 mai, 33 avions de guerre et 10 navires ont été « détectés à 6 heures du matin », selon le ministère de la Défense de l’île. Le 26 mai, 11 navires se trouvaient à proximité des eaux taïwanaises.
Depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, la Chine considère Taïwan comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire.
Une présence chinoise importante
Les relations entre la Chine et Taiwan, au plus bas depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013, se sont encore dégradées ces dernières années.
La dirigeante du arti Démocrate et Progressiste, Tsai Ing-wen refuse de reconnaitre le Consensus de 14992, qui régit les relations entre les deux entités. De son côté, la Chine a multiplié les incursions militaires autour de l’île depuis que des dirigeants américains haut de rang ont rendu visite aux autorités taiwanaises.
Cette dernière démonstration de force de Pékin intervient un peu plus d’un mois après la fin de ses grandes manoeuvres militaires chinoises autour de l’île, en avril, qui ont visé à encercler pendant trois jours Taïwan.
Au cours de ces exercices, Pékin a simulé des bombardements ciblés contre l’île autonome et un encerclement de Taïwan, dont les autorités avaient détecté 12 navires de guerre chinois et 91 avions au dernier jour des opérations.
Des avions de chasse avaient également été déployés depuis le porte-avions chinois Shandong et avaient franchi la ligne médiane, avait à l’époque indiqué le ministère taïwanais de la Défense.
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Ces manoeuvres militaires de la Chine sont intervenues après la rencontre de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, à laquelle Pékin avait promis de réagir.
