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Les entreprises américaines pessimistes face au contexte économique chinois

Le 19 septembre, la chambre américaine de commerce de Shangai (AmCham Shanghai) a publié son rapport sur les activités commerciales en Chine 2023 devant 130 membres de la chambre présents pour l’occasion.

Jeff Yuan, responsable des services de prix de transfert de PwC pour la région Asie-Pacifique et associé principal du groupe PwC China US MNC Business Services, a présenté les principales conclusions de ce rapport.

Le rapport est basé sur les résultats de l’enquête 2023 sur les entreprises américaines de l’AmCham Shanghai, menée avec le soutien analytique de PwC Chine et qui constitue l’une des enquêtes les plus anciennes menée sur les entreprises américaines en Chine.

Le rapport montre qu’au milieu des tensions bilatérales entre les États-Unis et la Chine, des perturbations dues à la politique Zéro Covid et des pressions macroéconomiques, les sociétés membres font état d’une détérioration de leurs résultats commerciaux et de perspectives moins optimistes pour la Chine.

Un nombre croissant de membres tentent de renforcer leur résilience en diversifiant leurs chaînes d’approvisionnement. Cependant, la fin de la politique sanitaire en décembre 2022 a stabilisé les attentes en matière de revenus et davantage d’entreprises prévoient d’augmenter leurs investissements en Chine cette année, beaucoup plus qu’en 2022.

Dans le détail, AmCham note :

  • 52% des entreprises s’attendent à des revenus plus élevés en 2023 qu’en 2022, le taux le plus élevé (74%) étant celui des entreprises de vente au détail.
  • 68% des personnes interrogées ont déclaré des bénéfices en 2022, contre 75% en 2021.
  • Au cours des trois à cinq prochaines années, 40% des personnes interrogées s’attendent à ce que la croissance des revenus en Chine dépasse la croissance mondiale de leur entreprise, soit une baisse de 7 points de pourcentage par rapport à 2022.
  • Le pourcentage d’entreprises optimistes quant aux perspectives économiques sur cinq ans est tombé à 52%, le plus bas de l’histoire de l’enquête.
  • 31% des personnes interrogées augmentent leurs investissements en Chine en 2023 par rapport à 2022, soit 6 points de plus qu’en 2022, la principale raison étant le potentiel de croissance du marché chinois.
  • 22% des personnes interrogées réduisent leurs investissements en Chine cette année par rapport à 2022, la principale raison est l’incertitude concernant les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, et les attentes d’un ralentissement de la croissance en Chine.
  • 40% des personnes interrogées réorientent ou prévoient de réorienter les investissements initialement prévus vers la Chine, soit une hausse de 6 points par rapport à 2022, la plupart se tournant vers l’Asie du Sud-Est.
  • 19% des personnes interrogées envisagent de délocaliser certaines de leurs activités actuelles hors de Chine d’ici un à trois ans, en grande partie en raison de l’incertitude entourant les relations entre les États-Unis et la Chine et des nouvelles de rétorsion possible entre les deux puissances économiques mondiales
  • 17% des entreprises ont classé la Chine au premier rang dans leurs plans d’investissement mondiaux, contre 27% en 2021.

« La transparence et la prévisibilité étant plus importantes que jamais pour compenser l’environnement géopolitique, l’environnement réglementaire peut encore être amélioré considérablement », ont indiqué les rapporteurs de la chambre.

  • Un tiers des personnes interrogées ont indiqué que les politiques et réglementations à l’égard des entreprises étrangères se sont détériorées au cours de l’année écoulée.
  • Seuls 33% considèrent l’environnement réglementaire comme transparent, soit la troisième année consécutive de détérioration.
  • 70% ont qualifié la localisation des données et d’autres exigences en matière de cybersécurité d’obstacle à leur activité.
  • Alors que les deux tiers des entreprises subissent des pressions pour se découpler, la plupart pointent du doigt la politique du gouvernement américain plutôt que celle du gouvernement chinois.
  • La récente extension des politiques fiscales préférentielles sur le revenu des particuliers aux avantages en nature accordés aux expatriés étrangers et la publication des mesures en 24 points du Conseil d’État visant à garantir le traitement national des entreprises à capitaux étrangers répondent à certaines des principales préoccupations du monde des affaires.

«La Chine devient de plus en plus difficile pour les investisseurs étrangers. Ce dont les entreprises ont avant tout besoin, c’est de clarté et de prévisibilité. Pourtant, dans de nombreux secteurs, les entreprises signalent que l’environnement juridique et réglementaire chinois devient de moins en moins transparent et plus incertain», a déclaré Sean Stein, président de l’AmCham Shanghai.

«De même, après des années de lente amélioration, de plus en plus d’entreprises signalent que les problèmes de propriété intellectuelle entravent leurs activités, et les entreprises affirment que les tensions géopolitiques ajoutent à l’incertitude et rendent les opérations plus difficiles», a noté ce dernier.

Selon lui, «les évolutions récentes sont plus encourageantes. Après plusieurs visites de haut niveau, les États-Unis et la Chine ont pris des mesures pour stabiliser leurs relations bilatérales et une série de réformes annoncées en août témoignent de la volonté du gouvernement chinois d’améliorer le climat des investissements. Si elles sont mises en œuvre, ces réformes pourraient réduire l’incertitude et contribuer à restaurer la confiance des investisseurs».

«La détérioration du climat des affaires en Chine reflète en grande partie les perturbations liées au Covid en 2022 et les tensions bilatérales persistantes entre les États-Unis et la Chine», a expliqué Eric Zheng, président de l’AmCham Shanghai.

«Malgré les défis, nos sociétés membres restent convaincues que la Chine est un marché important et qu’elles devraient rechercher des opportunités commerciales mutuellement avantageuses dans ce pays tout en atténuant les risques potentiels», d’après ce dernier.

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