mardi, avril 23

Les entreprises de l’UE préoccupées par la croissance chinoise et mondiale

Les ralentissements de l’économie chinoise et mondiale sont les principaux problèmes susceptibles d’affecter les entreprises européennes en Chine, bien avant les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis, a révélé une enquête de la Chambre de commerce européenne en Chine (European Union Chamber of Commerce in China – EUCCC).

Le nombre d’entreprises européennes considérant la Chine comme l’une des trois premières destinations pour leurs investissements futurs est tombé à un creux historique, selon le document annuel de synthèse publié par l’organisation, qui compile ces données depuis 2010.

Si l’Europe et les Etats-Unis font face désormais à une baisse de la demande sur fond de hausse des taux d’intérêt destinée à juguler une inflation élevée, la Chine, quant à elle, est exposée à un à risque de déflation.

Selon le rapport de l’EUCCC, en 2022, trois fois plus d’entreprises européennes ont noté une baisse de leurs revenus en provenance de Chine par rapport à 2021. Le poids de la Chine dans les bénéfices réalisés par les entreprises à travers le monde a également diminué pour la deuxième année consécutive.

« La détérioration du climat des affaires qui s’est produite au cours des trois dernières années a été significative et ne peut être inversée du jour au lendemain« , a écrit l’organisation qui défend les intérêts des entreprises de l’UE opérant en Chine.

Le rapport de l’organisation s’appuie sur les enquêtes réalisées auprès de ses membres entre février et début mars 2023. BASF, Maersk, Siemens ou encore Volkswagen figurent parmi les membres de l’EUCCC. Le rapport montre qu’un nombre record d’entreprises ont perdu des marchés l’an dernier en raison de barrières réglementaires et d’obstacles à l’accès au marché.

L’importance croissante accordée par le président Xi Jinping à la sécurité nationale – en particulier la récente offensive des autorités sur les sociétés de conseil et d’audit – a plongé de nombreuses entreprises étrangères dans l’incertitude vis-à-vis de la limite à ne pas franchir sur le marché chinois où les réglementations sont parfois formulées de manière assez vague.

« Les nouvelles législations européenne et américaine et celles en préparation devant obliger de nombreuses entreprises à faire preuve d’une plus grande transparence dans leurs activités en Chine, la tendance à la diversification de la chaîne d’approvisionnement et au désinvestissement devrait se renforcer à moyen terme », a indiqué l’EUCCC.

Malgré l’abandon en décembre 2022 de la politique de « zéro COVID-19 » en Chine, les investissements directs étrangers dans le pays tournent au ralenti. Libellés en dollars, ils ont même baissé de 5,7% entre janvier et mai par rapport à la même période il y a un an.

Le déficit commercial de l’UE avec la Chine s’est creusé en 2022 pour atteindre 396 milliards d’euros, ce qui a conduit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à exhorter le bloc communautaire à « se désengager » économiquement et diplomatiquement de la Chine, selon les informations récupérées par l’agence de presse, Reuters.

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