mardi, avril 23

Les services secrets tchèques accuse la Chine de « menacer » la sécurité sanitaire de l’UE

Si la Chine ne parvient plus à fournir différents produits dont des médicaments aux pays européens, cela pourrait remettre en question la sécurité et la stabilité de l’Europe, a déclaré le directeur du Service tchèque de sécurité et de renseignement, Michal Koudelka.

Ce dernier a ajouté que les responsables politiques ne devraient pas répéter les mêmes erreurs qu’auparavant, lorsque les alertes de sécurité liées à la Russie ont été sous-estimées.

Michal Koudelka suit le discours du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a appelé les Occidentaux à « ne pas faire la même erreur avec la Chine » qu’avec la Russie, qui a créé des liens de dépendance énergétique avec l’Europe.

« Nous ne devrions pas faire la même erreur avec la Chine et d’autres régimes autoritaires », qu’avec la Russie, a réitéré Jens Stoltenberg lors la Conférence sur la sécurité de Munich.

Le chef des services de renseignement tchèques a expliqué, lors d’une conférence organisée au Parlement tchèque, que « nous ne pouvons même pas imaginer ce qui se passerait si la Chine arrêtait de produire des médicaments pour l’Europe à la suite d’une crise ou d’un conflit international ».

La Commission européenne devrait présenter en mars une stratégie pharmaceutique de l’Union Européenne, afin de rétablir la fabrication de produits pharmaceutiques en Europe. L’Europe fait face à une pénurie d’antibiotiques et d’autres médicaments.

L’une des raisons de cette situation est l’interruption de l’approvisionnement en médicaments en provenance de Chine, a indiqué la Chambre tchèque des pharmaciens. En janvier 2023, les antidouleurs et les médicaments contre la fièvre, ainsi que les antibiotiques, étaient en rupture de stock dans les pharmacies.

De son côté, le porte-parole des sociaux-démocrates autrichiens pour les questions de santé, Philip Kucher, a récemment proposé la création d’un stock national de crise de médicaments essentiels. Selon lui, « la disponibilité des médicaments vitaux est trop importante pour la laisser au hasard ou à la Chine ».

La Chine est le plus grand fournisseur de produits pharmaceutiques non européens, avec 14,3% du volume total, suivie des États-Unis (4,0%) et de l’Inde (2,4%), selon le quotidien économique Nikkei Asia.

« Un autre risque très sérieux lié à la Chine est la diffusion assez considérable de désinformation sur divers sujets, actuellement, bien entendu, en lien avec la guerre en Ukraine », a ajouté le directeur du Service tchèque de sécurité et de renseignement, Michal Koudelka.

« Les avertissements des services de renseignement concernant la Russie ont souvent été minimisés », ont souligné les services de sécurité tchèques. Pour les services de renseignement, les responsables politiques ne doivent pas répéter la même erreur avec la Chine.

« Veuillez nous écouter maintenant lorsque nous disons que les activités de la Chine constituent un risque pour la République tchèque et que nous devons être prêts et déterminés à y faire face efficacement », a déclaré Michal Koudelka.

La République tchèque a été confrontée à une nouvelle vague de critiques en provenance de la Chine après un entretien téléphonique entre le nouveau président élu tchèque, Petr Pavel, et le bureau de la présidence taïwanaise.

« L’attitude tchèque naissante à l’égard de la Chine est perçue de manière substantielle dans le monde. Le pays a un président nouvellement élu et des dirigeants qui comprennent les menaces associées à Pékin », a indiqué Luke de Pulford, directeur de l’Alliance interparlementaire sur la Chine, un groupe international de législateurs transpartisans qui s’emploie à réformer la manière dont les pays démocratiques voient la Chine.

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