mardi, mars 26

« On a beaucoup d’investissements en dette, il nous faut plus d’investissements en fonds propres »

La Chine fait face au reproche de se servir des dettes contractées par les Etats africains, notamment pour financer de grandes infrastructures comme les aéroports ou les lignes de trains, pour accroître son influence sur des pays incapables ou peinant à honorer leurs engagements.

D’ailleurs, le ministre sénégalais de l’Économie, Amadou Hott, a demandé à la Chine, une relation entre la Chine et l’Afrique moins centrée sur la dette et profitant plus aux économies africaines.

La coopération doit « viser plus d’investissements directs étrangers chinois en Afrique », a déclaré le ministre , estimant qu’« on a beaucoup d’investissements en dette, il nous faut plus d’investissements en fonds propres ».

Ce dernier a demandé à ce que les entreprises chinoises orientent davantage leurs investissements vers l’industrialisation et la digitalisation des économies du continent, avec un transfert de compétences et de technologies.

De son côté, Wang Xiaoyong, vice-président et secrétaire général du Conseil des affaires sino-africain (China-Africa Business Council), a indiqué que la rhétorique dite du «piège de la dette» fréquemment mise en avant par l’Occident est sans fondement.

Ce dernier a souligné qu’«aucun pays africain n’est tombé dans un ‘piège de la dette’ à cause de la coopération avec la Chine, mais les gens et les médias africains sont vulnérables à la théorie du ‘piège de la dette’, ce qui créé des doutes locaux sur les investissements chinois et qui est même utilisé pour inciter délibérément à une opposition. Cela nécessite notre grande attention et prudence».

Selon des responsables chinois, « cela est d’autant plus valide maintenant que l’administration Biden accorde davantage d’attention au continent africain, alors que les États-Unis cherchent à rivaliser avec la Chine et à reconsidérer la valeur stratégique de l’Afrique ».

«Nous devons donc tenir compte de toute initiative américaine visant à affecter la coopération sino-africaine», a-t-il noté.

De son côté, le vice-ministre chinois du Commerce, Qian Keming, a indiqué que «conformément aux besoins de développement de l’Afrique et au fardeau croissant de la dette des pays africains en raison de l’épidémie et d’autres raisons, nous avons optimisé la structure de soutien financier, conseillé les institutions financières de sélectionner des projets de coopération et avons continué à fournir des fonds de crédit».

De nombreux projets d’infrastructure ont été achevés, ce qui améliorera considérablement la connectivité en Afrique, a indiqué ce dernier. Wang Xiaoyong reste optimiste quant à l’avenir brillant de la coopération sino-africaine.

Il a avancé que « le moyen fondamental de résoudre les problèmes d’endettement des pays africains était de les aider et de les soutenir pour renforcer leurs capacités indépendantes et parvenir à un plus grand développement ».

De janvier à septembre 2021, les indicateurs de la coopération économique et commerciale sino-africaine ont montré une tendance globale à la hausse. Le commerce bilatéral a atteint 185,2 milliards de dollars (166,68 milliards d’euros), soit une augmentation de 38,2% en glissement annuel et représentant le niveau le plus élevé de l’histoire sur la même période.

Les investissements directs de la Chine en Afrique se sont élevés à 2,59 milliards de dollars (2,3 mds €), en hausse de 9,9% sur une base annuelle, dépassant le niveau enregistré pour la même période en 2019, selon les données du ministère chinois du Commerce.

Ainsi, la Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Afrique depuis 2009, selon le Libre blanc, intitulé « La Chine et l’Afrique dans la nouvelle ère : un partenariat d’égalité », a été publié le 26 novembre par le Bureau de l’information du Conseil des Affaires d’Etat.

La proportion du commerce de l’Afrique avec la Chine dans le commerce extérieur total du continent a continué d’augmenter et a dépassé 21% en 2020, selon le document. La structure du commerce Chine-Afrique s’améliore également, fait remarquer le document, ajoutant que la technologie dans les exportations de la Chine en Afrique a enregistré une croissance notable, les exportations de produits mécaniques, électriques et de haute technologie représentant maintenant plus de 50% du total.

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