mardi, juillet 22

Sommet Chine-Union européenne le 24 juillet à Pékin

La Chine a confirmé le 21 juillet que les dirigeants de l’Union européenne (UE) se rendraient le 24 juillet dans le pays pour un sommet, au moment où les deux partenaires commerciaux cherchent à aplanir une série de différends.

Plusieurs dossiers tendent les relations bilatérales, des surtaxes européennes sur les véhicules électriques chinois aux restrictions dont seraient victimes certaines entreprises européenne en Chine. Le partenariat économique et diplomatique Chine-Russie est également mal vu par nombreux dirigeants européens, qui accusent Pékin de soutenir indirect l’effort de guerre de la Russie en Ukraine.

C’est dans ce contexte compliqué qu’un sommet doit être organisé le 24 juillet à Pékin pour marquer les 50 ans des relations diplomatiques entre la Chine et la Communauté européenne – plus tard devenue l’UE.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a confirmé le 21 juillet que le président du Conseil européen, Antonio Costa, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rendront en Chine. L’UE avait indiqué le 18 juillet dans un communiqué que ces derniers assisteront au sommet à Pékin.

Elle avait également précisé qu’ils rencontreront le président chinois Xi Jinping, avec lequel ils « discuteront des relations entre l’UE et la Chine et des défis géopolitiques actuels, notamment la guerre menée par la Russie en Ukraine ». Lors d’une rencontre avec le Premier ministre chinois, Li Qiang, ils « aborderont plus en détail les aspects commerciaux et économiques de la relation », selon le communiqué.

« Relation équitable »

Les liens sino-européens ne sont pas aussi dégradés que ceux entre la Chine et les Etats-Unis, mais les différends se sont multipliés ces dernières années, notamment dans l’industrie ferroviaire, les panneaux solaires ou encore les éoliennes.

L’UE craint qu’une production manufacturière surabondante en Chine, alimentée par des subventions publiques, n’aggrave un déficit commercial considérable et que le marché européen ne soit inondé de produits chinois bon marché, au détriment des entreprises européennes.

Le différend s’est intensifié avec la mise en place l’an passé par l’UE de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. En représailles, Pékin a taxé le cognac français.

Les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, ont toutefois échappé aux taxes annoncées par la Chine, auxquelles se substitueront des hausses de prix négociées.

Lire aussiDoits de douane chinois : la filière cognac reste sous pression

« Ce sommet est l’occasion d’engager un dialogue avec la Chine au plus haut niveau et d’avoir des discussions franches et constructives sur des questions qui nous concernent tous les deux », a indiqué Antonio Costa, cité dans un communiqué publié la semaine dernière par ses services.

« Nous voulons un dialogue, un engagement réel et des progrès concrets. Nous visons une relation équitable et équilibrée qui profite aux deux parties », a-t-il souligné. Ce dernier et Ursula von der Leyen, cheffe de l’exécutif européen, vont tenter d’obtenir un assouplissement des restrictions sur les exportations de terres rares chinoises – indispensables dans la production de téléphones portables ou de voitures électriques.

La Commission européenne a annoncé le 20 juin exclure les entreprises chinoises des commandes publiques dépassant 5 millions d’euros. Une mesure prise au nom des restrictions touchant les firmes européennes sur le marché chinois. En réponse, Pékin a annoncé des mesures de rétorsion similaires visant les entreprises européennes.

La guerre en Ukraine est un autre sujet de discorde.

La Chine appelle régulièrement à des discussions de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, sous-entendu Ukraine comprise. Mais la Chine n’a jamais condamné la Russie et a renforcé ses relations avec Moscou depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Certaines capitales européennes accusent ainsi la Chine d’offrir à Moscou un soutien économique crucial pour son effort de guerre.

La semaine dernière, Bruxelles a annoncé un nouveau paquet de sanctions contre la Russie. Elles ciblent la manne pétrolière russe, mais visent également certaines entités chinoises. Le ministère chinois du Commerce a ainsi dénoncé le 21 juillet des sanctions « contraires à l’esprit de consensus établi entre les dirigeants chinois et européens » et qui auront « un impact négatif grave » sur les relations économiques et commerciales sino-européennes.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, a exhorté l’Union européenne (UE) à cesser de nuire, sans aucun fondement factuel, aux intérêts légitimes des entreprises chinoises, et a souligné qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour protéger leurs droits et intérêts légitimes.

Ce dernier a tenu ces propos lors d’un point de presse régulier, en réaction aux dernières sanctions de l’UE contre la Russie, qui impliquent plusieurs entreprises et banques chinoises.

« Je tiens à souligner que la Chine s’est toujours opposée aux sanctions unilatérales, dépourvues de tout fondement dans le droit international et non autorisées par le Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-il déclaré.

Concernant la crise ukrainienne, le porte-parole a affirmé que la Chine s’était engagée à promouvoir les pourparlers de paix, qu’elle n’avait jamais fourni d’armes létales aux parties en conflit et qu’elle avait toujours exercé un contrôle strict sur l’exportation de biens à double usage.

« La coopération et les échanges normaux entre les entreprises chinoises et russes ne doivent pas être perturbés ni affectés », a-t-il ajouté.