dimanche, mars 10

Taïwan défendra TSMC contre les attaques américaines en cas de guerre avec la Chine

Le 8 mai, le ministre taïwanais de la Défense nationale, Chiu Kuo-cheng, a fait une déclaration sur l’intégrité territoriale de Taïwan, assurant que l’armée taïwanaise ne tolérerait aucune tentative américaine de détruire TSMC, le géant des semi-conducteurs.

Selon le Taiwan News, le ministre taïwanais a déclaré que les forces armées de l’île ne toléreraient aucune tentative américaine de détruire TSMC en cas de guerre avec la Chine. Ce dernier a réagit à une remarque du membre du Congrès américain, Seth Moulton, qui est intervenu lors d’un récent forum de discussion sur la concurrence stratégique sino-américaine au Milken Institute.

Seth Moulton a déclaré que « la Chine doit savoir que si vous envahissez Taïwan, nous ferons exploser TSMC« .

Suite à cela, le ministre taïwanais a clairement indiqué que les forces armées sont responsables de la défense de Taïwan (et de son peuple, de son matériel et de ses ressources stratégiques) contre toute agression, quelle qu’en soit la source. « S’ils veulent bombarder ceci ou cela », les forces armées ne le toléreront pas, a affirmé Chiu Kuo-cheng lors d’un point presse.

Seth Moulton est un ancien officier du Corps des Marines et membre du Parti démocrate. Ce n’est pas la première fois que le démocrate évoque la destruction des usines de fabrication de puces de TSMC à Taïwan.

En 2022, le président de TSMC, Mark Liu, avait déclaré aux journalistes que « personne ne peut contrôler TSMC par la force ». Il avait alors déclaré qui « si vous prenez une force militaire ou une invasion, vous rendrez les usines TSMC inopérantes ».

De même, en octobre 2022, le directeur général du Bureau de la sécurité nationale de Taiwan, Chen Ming-Tong avait expliqué aux législateurs taïwanais que TSMC devrait essentiellement fermer sans les contributions d’ASML et d’autres fournisseurs étrangers. « Même si la Chine met la main sur la poule d’or, elle ne pourra pas pondre d’œufs d’or », avait-il résumé.

Selon le China Daily, certains médias taïwanais « ridiculisent souvent certains politiciens taïwanais, principalement du Parti démocrate progressiste au pouvoir, pour avoir considéré les États-Unis comme leur « papa » et être prêts à tout sacrifier pour résister à la réunification » de la Chine.

Cependant, les mots prononcés par les politiciens américains montrent que leur « papa » ne rend pas vraiment la pareille à ses partisans à Taiwan, les traitant plutôt comme des outils indispensables.

« Même si ces séparatistes insulaires essaient de plaire à leur « papa », ce dernier ne tiendra pas compte de leurs intérêts dans sa plus grande stratégie« , a écrit le journal conservateur Global Times, qui atteste que « pour les États-Unis, l’île n’est qu’un pion dans leur jeu géopolitique consistant à contenir la Chine et à empêcher la réunification nationale du pays. Elle n’hésitera pas le moment venu à sacrifier le pion en échange de certains avantages réels ».

En menaçant de faire sauter TSMC si la Chine était forcée de prendre des mesures militaires pour la réunification nationale, les États-Unis veulent priver la Chine d’une usine de fabrication de puces de première classe même après la réunification.

Les Etats-Unis veulent garder la main sur TSMC, car le fondeur taïwanais de puces a ouvert deux mégafabs aux tats-Unis. Le groupe taïwanais, plus grand fondeur mondial de semi-conducteurs, a annoncé un projet de seconde mégafab à Phoenix, dans l’Arizona, en décembre 2022.

Fin 2021, TSMC s’était aussi engagé à construire sa première mégafab, un investissement de 12 milliards de dollars. L’usine devrait entrer en service en 2024 avec les technologies de 5 et 4 nanomètres. La seconde mégafab est censée débuter la production en 2026 avec la technologie de 3 nanomètres. L’investissement total sur le site est porté à 40 milliards de dollars. De quoi créer 4 500 emplois directs et disposer d’une capacité annuelle de production de 600 000 plaquettes de 300 mm représentant un chiffre d’affaires de 40 milliards de dollars.

 

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