Le président chinois Xi Jinping a condamné lors d’une session parlementaire à Pékin « l’endiguement » et la « répression » de la Chine par les Occidentaux et notamment par les Etats-Unis.
Les tensions se sont multipliés ces dernières années, sur des sujets divers allant du traitement des musulmans ouïghours au déséquilibre de la balance commerciale, en passant par Taïwan, la concurrence dans les technologies de pointe ou les accusations d’espionnage.
Ces frictions se sont traduites par des sanctions occidentales et notamment américaines visant la Chine. La Chine a répliqué à ces sanctions. « L’environnement externe du développement de la Chine a connu des changements rapides. Les facteurs incertains et imprévisibles ont considérablement augmenté », a déclaré Xi Jinping selon un compte-rendu de l’agence de presse Xinhua.
« Des pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont mis en oeuvre une politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine, ce qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement de notre pays », a-t-il ajouté.
« Endiguer et réprimer la Chine ne pourront en aucun cas redonner la grandeur aux Etats-Unis »
De son côté, le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a déclaré que « endiguer et réprimer la Chine ne pourront en aucun cas redonner la grandeur aux Etats-Unis, ni ne sauraient empêcher le renouveau de la Chine ».
Lors d’une conférence de presse organisée en marge de la première session de l’Assemblée nationale populaire, le 5 mars, Qin Gang a indiqué que « la politique chinoise des Etats-Unis avait complètement dévié de la bonne voie, celle d’une politique raisonnable et saine ».
« Mais la ‘concurrence’ telle que la partie américaine prône vise en réalité à contenir et endiguer la Chine sur tous les plans et n’est rien d’autre qu’un jeu à somme nulle où il n’y a qu’un seul gagnant », a poursuivi le diplomate chinois.
« Comme dans une course olympique entre deux athlètes, lorsque l’un, au lieu de donner le meilleur de lui-même, cherche tout le temps à faire trébucher l’autre, voire même à l’envoyer aux Jeux paralympiques, ce n’est en aucun cas une compétition loyale, mais bien une confrontation malveillante, une transgression des règles », a-t-il assuré.
« La version américaine de ‘garde-fou’ et de ‘non-conflit’ est de demander à la Chine d’endurer les coups et les accusations. Ce n’est absolument pas possible », a poursuivi le ministre.
« Si la partie américaine ne donne pas un coup de frein et continue de foncer sur la voie erronée, les ‘garde-fous’, aussi nombreux soient-ils, ne pourront empêcher un déraillement, et il y aura inévitablement des conflits et affrontements », a-t-il indiqué.
« Une telle concurrence est un jeu dangereux qui mettra en péril les intérêts fondamentaux des deux peuples, voire l’avenir de toute l’humanité. Nous nous y opposons fermement », a déclaré M. Qin.
« Les Etats-Unis ont l’ambition de retrouver leur grandeur, ils doivent aussi avoir la largeur d’esprit d’accepter le développement des autres », a-t-il ajouté.
Tensions entre la Chine et les Etats-Unis
Xi Jinping, qui a obtenu un troisième mandat présidentiel, a déclaré que les cinq dernières années ont été marquées par une nouvelle série d’obstacles, lesquels menacent de freiner l’essor économique de la Chine.
Les relations entre la Chine et les Etats-Unisont connu tendue en janvier, après qu’un dirigeable chinois a été abattu par l’armée américaine. cette dernière l’accusait d’espionner des installations militaires américaines.
L’affaire a contraint le secrétaire d’État américain Antony Blinken à reporter une visite en Chine qui aurait permis de détendre l’atmosphère sur certains sujets sensibles comme la position de la Chine sur la guerre en Ukraine, la concurrence en matière de technologies et la question de Taïwan.
La Chine et les Etats-Unis se livrent une concurrence féroce pour la fabrication des semi-conducteurs, les Américains ayant perdu leur position dominante au profit de la Chine.
Au nom d’une menace supposée à sa sécurité nationale, les Etats-Unis ont multiplié ces derniers mois les sanctions à l’encontre des fabricants de puces chinois, qui ne parviennent plus à s’approvisionner en technologies américaines.
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De plus, les visites de parlementaires occidentaux, notamment américains, à Taïwan, île dont Pékin revendique la souveraineté et entend rattacher à la Chine continentale, a également contribué à tendre les relations.
