
L’héritage de la politique de l’enfant unique et l’évolution des normes sociales ont laissé des dizaines de millions d’hommes sans épouse. Un professeur d’une prestigieuse université chinoise a proposé de promouvoir les mariages internationaux comme solution pour les 35 millions de « Sheng Nan », soit « les restes d’homme » de Chine. Son idée a suscité un vif débat et une indignation en ligne.
Face à la baisse démographique et à l’arrêt des naissances, les autorités tentent tout pour inciter les jeunes à se marier, et à procréer. Cependant, les mesures engagées sur le plan national et provincial ne convainc pas les millions de jeunes couples chinois, dont un bon nombre s’est séparé après le confinement.
Malgré tout, la réalité est là. Le ration entre les hommes et les femmes est toujours déséquilibre : il est de 105,07 hommes pour 100 femmes, selon les données du recensement de 2021, publié par le Bureau d’Etat des statistiques. Ainsi sur les 1,41178 milliard d’habitants de Chine continentale, la population masculine s’est élevée à 723,34 millions, soit 51,24%, tandis que la population féminine s’est établie à 688,44 millions, soit 48,76%,
Toutefois, la population masculine rurale peine plus à trouver une époque que les hommes ruraux. Cela s’explique par le prix élevé des mariées et des mariages, ainsi qu’une reconnaissance décroissante du mariage traditionnel comme pilier de la société chinoise.
Raison pour lesquelles, Ding Changfa, professeur associé à l’École d’économie de l’Université de Xiamen, a proposé de faciliter les mariages internationaux et l’importation de mariées étrangères. Il a suggéré que les hommes en Chine pourraient envisager d’épouser des femmes de pays comme la Russie, le Cambodge, le Vietnam et le Pakistan. Des mariages qui existent déjà mais passent par des réseaux peu douteux, s’apparentant à du trafic de femme.
Dans la Chine rurale, nous avons environ 34,9 millions d’’hommes restants qui pourraient être confrontés à la pression du mariage en fournissant un logement, une voiture et une dot totale comprise entre 500 000 et 600 000 yuans (70 000 et 84 000 dollars américains). « L’année dernière, le revenu disponible moyen par habitant dans les zones rurales de toute la Chine était d’un peu plus de 20 000 yuans (2 800 dollars américains). Pour résoudre ce problème, il faudrait attirer un nombre important de jeunes femmes éligibles de l’étranger », a déclaré Ding Changfa.
Sa proposition a suscité des vives réactions d’hostilité sur Internet. En effet, de nombreuses femmes ont fait valoir que « l’importation » de mariées étrangères s’apparentait à la traite des êtres humains, tandis que d’autres ont fait part de leurs inquiétudes quant aux éventuelles barrières linguistiques pouvant conduire à des conflits familiaux.
Cependant, de nombreux hommes ont soutenu l’idée. Ils pensaient que les épouses étrangères avaient des attentes moins élevées, que les femmes chinoises, car elles ne demandaient pas de maisons, de voitures ou de prix de mariée élevés et étaient considérées comme travailleuses et vertueuses.
Des internautes ont écrit que «ouvrir les mariages internationaux, c’est comme laisser Tesla entrer sur le marché chinois. Cela a attisé la concurrence, amélioré la qualité et fait baisser les prix pour les consommateurs». Ou encore, «de même, les mariages internationaux permettent aux hommes et aux femmes étrangers d’entrer sur le marché ouvert de la Chine et de rivaliser, chacun en s’appuyant sur ses capacités et peut augmenter les chances de mariage et augmenter les taux de natalité».
Les mariages internationaux sont devenus plus courants chez les hommes en Chine. Sur Douyin, certains marieurs professionnels ont même commencé à proposer des services de rencontres Chine-Russie, car, la Russie a un excédent de femmes et la Chine a un excédent d’hommes.
Jingongzi, une influenceuse financière comptant plus de 1,8 million d’abonnés sur Douyin, a déclaré : «l’Asie du Sud-Est entretient des liens étroits avec la Chine depuis l’Antiquité, et sur le plan culturel, nous partageons de nombreuses similitudes. Par exemple, le Vietnam célèbre toujours le Nouvel An lunaire. Par conséquent, les femmes d’Asie du Sud-Est ne subissent pas de choc culturel important lorsqu’elles viennent en Chine. De plus, le revenu local dans ces pays est très faible. Et de nombreux pays d’Asie du Sud-Est promeuvent activement le mandarin pour renforcer leurs liens avec nous, ce qui éliminera les barrières de communication».