
Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, et He Lifeng, vice-Premier ministre chinois, ont échangé durant deux jours à Londres, autour des droits de douanes mutuellement imposés.
Les négociateurs américains et chinois ont annoncé le 10 juin s’être mis d’accord sur un « cadre général » pour lisser leurs différends commerciaux. Les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping doivent encore le valider.
« Les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur un cadre général […] et vont rendre compte de ce cadre général à leurs dirigeants respectifs », a déclaré le représentant chinois au commerce international Li Chenggang, vers minuit heure locale (01h00 mercredi en Suisse).
De son côté, le ministre américain du Commerce, Howard Lutnick, a indiqué que « l’idée, c’est que nous allons rentrer, parler avec le président [américain Donald] Trump et nous assurer qu’il approuve. Ils [les Chinois, NDLR] vont rentrer et parler au président Xi [Jinping] pour s’assurer qu’il approuve ».
« Et si c’est le cas, nous allons mettre en oeuvre ce cadre général sur lequel nous avons durement travaillé ces deux derniers jours », a-t-il ajouté.
Définir « un cadre de mise en œuvre du consensus »
Li Chenggang, représentant chinois au commerce international auprès du ministère du Commerce et vice-ministre du Commerce, a indiqué lors d’un point de presse à l’issue de la première réunion du mécanisme de consultation économique et commerciale sino-américain, tenue à Londres que la Chine et les Etats-Unis « ont convenu en principe du cadre de mise en œuvre du consensus entre les deux chefs d’État lors de leurs entretiens téléphoniques du 5 juin, ainsi que de ceux conclus lors des négociations de Genève ».
« Il est à espérer que les progrès réalisés lors de la réunion de Londres contribueront à renforcer la confiance entre la Chine et les États-Unis et à promouvoir le développement stable et sain des liens économiques et commerciaux entre les deux pays », a-t-il déclaré, ajoutant que cette réunion apporterait également « une énergie positive à la croissance économique mondiale ».
Dossier épineux : les terres rares
Le ministre Howard Lutnick s’est dit convaincu que les tensions autour des exportations chinoises de terres rares seront « résolues » dans le cadre de cet accord.
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Les terres rares chinoises constituent un enjeu clef des négociations, les Etats-Unis souhaitant rétablir le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, actuellement bien plus bas « que celui considéré comme optimal par les entreprises », a souligné sur CNBC Kevin Hasset, principal conseiller économique de Donald Trump.
Ces matières premières sont cruciales pour les batteries électriques, les éoliennes ou encore les systèmes de défense (missiles, radars, satellites).
Nouvelles tensions
Le cycle de négociations de Londres visait à prolonger la trêve trouvée un mois plus tôt à Genève, qui devait prendre fin en août. Cette pause devait amener les deux premières puissances économiques à réduire substantiellement leurs droits de douane respectifs pour une durée de 90 jours.
Mais un nouvel accès de tension avait menacé à nouveau, après que Donald Trump a accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.
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Puis le président américain et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, un échange jugé positif par le locataire de la Maison Blanche, mais sans fournir davantage de précision sur le contenu des discussions.
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« Aussi vite que possible »
Le négociateur chinois Li Chenggang a affirmé que les échanges à Londres avaient été « très professionnels, rationnels, approfondis et francs ».
« Nous avançons aussi vite que possible », avait dit de son côté le représentant au Commerce américain (USTR) Jamieson Greer, qui s’est montré « positif » en dépit d’une relation avec la Chine qualifiée de « compliquée ».
En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour 90 jours. Les conséquences de la guerre commerciale sont déjà tangibles, avec une baisse de 12,7% des exportations chinoises vers les Etats-Unis en mai par rapport à avril, selon les statistiques officielles chinoises.