samedi, mars 30

Berlin appelle à la désescalade dans le détroit de Taiwan

Berlin se dit attaché à la politique d’« une seule Chine », mais ne voit pas non plus de changement dans la politique américaine, tout comme les ministres des Affaires étrangères des pays du G7.

A contrario, plusieurs universitaires et responsables étrangers ont condamné la visite à Taiwan de la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi.

L’ALLEMAGNE ET LE G7 APPELLE AU CALME

L’Allemagne a appelé à une désescalade dans le détroit de Taiwan au milieu des tensions croissantes entre la Chine et les Etats-Unis, suite à la visite de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, à Taipei.

Le porte-parole adjoint du gouvernement, Wolfgang Buchner, a déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin que l’Allemagne restait attachée à la politique d‘ »une seule Chine » et ne voyait pas non plus de changement dans la politique américaine avec la visite de Pelosi.

« Rien n’a changé ici, et cela a également été clairement indiqué par l’administration américaine », a déclaré ce dernier.

S’exprimant lors de la même conférence de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Christofer Burger, a aussi appelé à la désescalade dans la région, soulignant que les différends devaient être résolus pacifiquement et par accord mutuel de toutes les parties.

« De telles visites ne doivent pas servir de prétexte à des menaces militaires ou à l’utilisation de moyens économiques de coercition », a-t-il souligné. Conformément à la politique d’« une seule Chine », l’Allemagne reconnaît qu’il n’y a qu’un seul gouvernement chinois et n’entretient pas de relations diplomatiques avec Taïwan.

Mais Berlin considère également Taïwan comme un partenaire proche et entretient des liens économiques et culturels étroits. Dans le même ordre d’idée, les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont appelé la Chine à résoudre pacifiquement les tensions autour du détroit de Taïwan.

Pékin ne décolère pas. La présidente de la Chambre américaine des représentants s’est rendue le 2 et 2 août à Taipei, où elle a rencontré notamment la dirigeante taïwanaise Tsai Ing-wen.

Cette visite est la première d’un président de la Chambre depuis 25 ans. Des avions de chasse chinois ont survolé le détroit de Taïwan en amont de, puis après la visite de Nancy Pelosi, et l’armée chinoise a annoncé la tenue d’exercices maritimes et aériens autour de l’île de jeudi à samedi.

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« Il n’y a pas de justification à se servir d’une visite comme prétexte pour une activité militaire agressive dans le détroit de Taïwan », ont précisé les chefs de la diplomatie du G7 dans un communiqué commun. « C’est normal et routinier pour les législateurs de nos pays de voyager à l’international. »

LA CHINE A REÇU DES DÉCLARATIONS DE SOUTIEN

« La réponse de Pékin risque d’alimenter les tensions et de déstabiliser la région », ont-ils ajouté. De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie était solidaire de la Chine sur la question de Taiwan, a rapporté l’agence Tass.

« Nous respectons la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine et pensons qu’aucun pays au monde ne devrait avoir le droit de la remettre en question ou d’entreprendre des démarches instigatrices », a-t-il déclaré.

« Les Etats-Unis n’ont pas de respect pour la souveraineté et l’intégrité territoriale d’autres pays et agissent délibérément pour leurs propres intérêts géopolitiques », a estimé – de son côté – Ghassan Youssef, un politologue et analyste syrien. La Chine prendra des contre-mesures énergiques pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale, a-t-il assuré.

Hassan Aslam Shad, spécialiste pakistanais du droit international, a estimé que les Etats-Unis tentaient de faire de Taiwan une tête de pont contre la Chine, qu’ils avaient tenté de franchir à plusieurs reprises la ligne rouge de la Chine et défié les intérêts fondamentaux de la Chine dans le but essentiel de contenir le développement pacifique chinois.

Les Etats-Unis ne sont pas du tout dignes de confiance car leurs actes ne correspondent pas à leurs paroles sur la question de Taiwan, a-t-il dit, ajoutant que Washington était responsable de tous les problèmes créés par le voyage de Nancy Pelosi à Taiwan et que la partie américaine devrait en assumer l’entière responsabilité.

Pour Noha Bakir, professeur de sciences politiques à l’Université américaine du Caire, « la Chine avait émis un sérieux avertissement auparavant et défendra sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale coûte que coûte ». De son côté, Mustafa Noyan Rona, un ancien diplomate turc en poste en Chine, a dit espérer que les Etats-Unis cessent les provocations contre la Chine, estimant que la « visite » de Mme Pelosi n’apportera aucun avantage à l’île.

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