lundi, avril 22

En Chine, le chef de la diplomatie britannique s’inquiète des droits humains

Le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, en visite officielle en Chine, a abordé les questions des droits humains avec tous les responsables politiques chinois qu’il a rencontrés, a-t-il affirmé.

Premier ministre britannique des Affaires étrangères à se rendre en Chine depuis cinq ans, James Cleverly a rencontré le vice-président Han Zheng et doit s’entretenir avec son homologue Wang Yi.

« J’ai parlé avec plusieurs responsables gouvernementaux de haut-rang chinois et j’ai soulevé les problèmes de droits humains à chacune de ces rencontres », a déclaré James Cleverly. « Je pense que le gouvernement chinois comprend que le Royaume Uni est constant » dans la défense des droits humains « et je continuerai de parler de ces questions », a-t-il ajouté.

Après « l’âge d’or » voulu par l’ex-Premier ministre David Cameron en 2015, les relations entre la Chine et le Royaume-Uni se sont détériorées ces dernières années. Les deux pays ont des positions divergentes notamment sur la situation à Hong Kong, ex-colonie britannique, ainsi que sur le sort de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang ou sur les accusations de violations des droits humains au Tibet.

La Chine rappelle à l’ordre

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué que « les affaires relatives à Hong Kong, au Xinjiang et au Tibet sont des affaires intérieures de la Chine, dans lesquelles les autres pays n’ont pas le droit d’interférer ».

La veille de son arrivée, le 29 août, Wang Wenbin, porte-paole de la diplomatie chinoise, avait indiqué : « en tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et principales économies du monde, la Chine et le Royaume-Uni assument la responsabilité commune de promouvoir la paix, la stabilité et le développement dans le monde. Le maintien et le développement des relations bilatérales servent les intérêts communs des peuples des deux pays ».

Le secrétaire d’État aux affaires étrangères, au Commonwealth et au développement, James Cleverly, va rencontrer des dirigeants chinois avec lesquels il aura « des échanges approfondis sur les relations bilatérales et les questions internationales et régionales d’intérêt commun ».

« Nous espérons que le Royaume-Uni travaillera avec la Chine pour approfondir les échanges et améliorer la compréhension dans un esprit de respect mutuel, afin de promouvoir le développement régulier des relations entre la Chine et le Royaume-Uni », avait-il conclu le sujet.

En août, la Chine avait fustigé le mois dernier la « protection » offerte par le Royaume-Uni à des militants pro-démocratie hongkongais en exil qu’elle considère comme des « fugitifs », et pour lesquels une récompense est promise pour des informations permettant leur arrestation.

De plus, un média d’Etat chinois a appelé Londres à « restituer » des reliques culturelles chinoises exposées au British Museum.

Un rapport parlementaire à chage contre la Chine

La visite en Chine de James Cleverly coincide avec la publication à Londres d’un rapport parlementaire très critique envers la Chine qui souligne la « menace » et « l’agressivité accrue » de la Chine.

Dans ce rapport de 87 pages rédigé par la commission des Affaires étrangères du Parlement, les députés pressent le gouvernement à publier une version non classifiée de sa stratégie chinoise lancée en 2021 pour qu’apparaisse une « approche coordonnée de l’ensemble du gouvernement ».

Selon le rapport, la Chine représente une « menace pour le Royaume-Uni et ses intérêts » et « le comportement du Parti communiste chinois se caractérise actuellement par une agressivité accrue » à l’égard du pays. Le rapport invite Londres à développer une « diplomatie de la dissuasion », en augmentant les politiques de défense mises en place avec ses alliés.

Pour les députés de la commission des Affaires étrangères, « il semble qu’il y ait une certaine confusion au gouvernement quant à l’orientation à prendre concernant l’Asie-Pacifique, en raison d’un manque d’explication de la politique ».

Il préconise « une plus grande clarté dans les détails » et « des mesures concrètes ». Le Royaume-Uni avait détaillé en 2021 sa stratégie concernant la Chine, consistant notamment à renforcer des liens avec les rivaux régionaux de la Chine, tels que l’Inde et le Japon.

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