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La Chine accuse les États-Unis d’alimenter la panique mondiale des terres rares

La Chine accuse les États-Unis d’alimenter la panique mondiale des terres rares

La Chine a accusé le 16 octobre les États-Unis de semer la panique concernant ses contrôles sur les terres rares et a affirmé que le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a tenu des propos « grossièrement déformés » à l’encontre d’un haut négociateur commercial chinois, rejetant ainsi l’appel de la Maison-Blanche à lever ces restrictions.

Qiushi, revue du PCC, a publié un article afin de réfuter en sept points les propos tenus par les principaux négociateurs américains qui ont suggéré que Pékin pourrait éviter la menace du président Donald Trump d’imposer des droits de douane de 100% sur les produits chinois en supprimant les mesures qui doivent entrer en vigueur le 8 novembre.

Des règles strictes

Alors que les investisseurs se réjouissent que la Chine et les Etats-Unis aient évité les hausses de droits de douane réciproques de mars et avril, chaque échange risque de remettre en cause la rencontre prévue entre Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping en Corée du Sud d’ici la fin du mois d’octobre. Ce possible rendez-vous a jusqu’ici contribué à stabiliser les marchés.

« L’interprétation américaine déforme sérieusement et exagère les mesures chinoises de contrôle des exportations de terres rares, suscitant délibérément des malentendus et une panique inutiles », a déclaré He Yongqian, porte-parole du ministère du Commerce, lors d’une conférence de presse.

« Tant que les demandes de licence d’exportation sont conformes et destinées à un usage civil, elles seront approuvée », a-t-elle ajouté.

L’élargissement par la Chine des contrôles sur les exportations de terres rares a laissé les négociateurs commerciaux et les analystes du monde entier s’interroger sur l’intention de la Chine d’exiger que les fabricants de tout produit contenant ne serait-ce que des traces de terres rares chinoises, demandent une licence pour l’exporter vers sa destination finale. Cependant, He Yongqian a assuré aux journalistes que ce n’était pas le cas.

Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, a qualifié le 15 octobre les nouvelles mesures chinoises de « mainmise sur la chaîne d’approvisionnement mondiale », et a dit s’attendre à ce que la Chine ne les mette pas en oeuvre, tandis que Scott Bessent a laissé entendre qu’une nouvelle prolongation de la trêve tarifaire actuelle de 90 jours pourrait être envisagée. Or cette trêve expire autour du 9 novembre.

Les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine semblaient relativement stables après un entretien téléphonique le 19 septembre entre Donald Trump et Xi Jinping.

Des tensions persistantes

La Chine attribue le changement de ton à l’extension surprise par le département du Commerce américain de sa « liste d’entités » fin septembre, incluant des entreprises chinoises et étrangères, utilisant des filiales pour contourner les restrictions à l’exportation sur les équipements de fabrication de puces et autres biens de haute technologie. De son côté, Washington considère que l’escalade a commencé avec la décision de la Chine sur les minéraux critiques, que Donald Trump a qualifiée de « choquante ».

La Chine affirme avoir informé Washington avant d’annoncer le nouveau système de licences, car ces contrôles sont cohérents avec des mesures en vigueur depuis quelques années dans d’autres grandes économies.

« Les États-Unis ont longtemps exagéré les préoccupations de sécurité nationale et abusé des contrôles, adoptant des pratiques discriminatoires contre la Chine », peut-on lire sur l’une des sept infographies publiées par le Quotidien du Peuple. L’affiche souligne que Washington maintient une liste de contrôle de plus de 3 000 articles, contre 900 dans le catalogue chinois.

« La mise en oeuvre de tels contrôles à l’exportation est conforme à la pratique internationale », a indiqué la première affiche, réitérant la position de Pékin sur ces mesures depuis leur annonce.

Washington applique des règles similaires depuis les années 1950 et les a utilisées ces dernières années pour empêcher les entreprises étrangères de semi-conducteurs de vendre des puces à la Chine si elles sont fabriquées avec une technologie américaine.

Les Etats-Unis s’attaquent aux personnes

Scott Bessent a indiqué le 15 octobre que le principal négociateur chinois, Li Chenggang, est « légèrement déséquilibré » et « irrespectueux », affirmant qu’il avait menacé de « semer le chaos dans le système mondial » si les États-Unis mettaient en oeuvre les hausses de taxes portuaires. Le représentant américain assure que Li Changgang s’est invité à Washington pour des discussions en août.

« Les propos concernés de la partie américaine déforment gravement les faits », a réagit He Yongqian lors d’un point presse suite aux propos de Scotte Bessent, ajoutant que la Chine « prenait l’initiative de négocier et de communiquer avec les États-Unis ».

« Peut-être que le vice-ministre venu ici avec un langage très incendiaire le 28 août a agi de manière indépendante », a déclaré Scott Bessent. Ce dernier a ajouté que le niveau de confiance entre Donald Trump et Xi Jinping avait empêché une escalade des tensions et maintenu la perspective d’une rencontre en Corée, préservant ainsi une voie de dialogue entre les deux superpuissances malgré le désaccord apparent entre leurs principaux négociateurs.

« Il est à espérer que les États-Unis sauront apprécier les acquis des précédentes discussions économiques et commerciales et corrigeront immédiatement leurs erreurs », a conclu He Yongqian.

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