lundi, juillet 7

La Chine représente la principale menace militaire et cybernétique pour les États-Unis

La Chine reste la principale menace militaire et cybernétique pour les États-Unis, selon un rapport des agences de renseignement américaines, qui indique que Pékin fait des progrès « réguliers mais inégaux » sur les capacités militaires qu’elle pourrait utiliser pour s’emparer de Taïwan.

D’après ce document intitulé « Évaluation annuelle des menaces » (Annual Threat Assessment), la « pression » de la Chine sur Taïwan – dont elle revendique le territoire – et « les vastes opérations cyber contre des cibles américaines » sont des indicateurs des menaces pesant sur la sécurité des États-Unis.

Le rapport, non classifié, fournit un aperçu des « perspectives collectives » des principales agences américaines du renseignement quant aux dangers posés par des pays étrangers et des organisations criminelles.

Selon le renseignement américain, la Chine a la capacité de frapper les États-Unis avec des armes conventionnelles, de compromettre les infrastructures américaines par le biais de cyberattaques et de cibler ses engins dans l’espace. Elle cherche également à supplanter les États-Unis en tant que première puissance en matière d’intelligence artificielle d’ici 2030, selon l’évaluation annuelle de la menace réalisée par la communauté du renseignement.

La Russie, tout comme l’Iran, la Corée du Nord et la Chine, cherche à défier les États-Unis par le biais de campagnes délibérées visant à obtenir un avantage, la guerre de Moscou en Ukraine lui ayant permis de « tirer de nombreux enseignements concernant le combat contre les armes et les renseignements occidentaux dans une guerre à grande échelle », selon le rapport.

Toutefois, la Chine est plus « prudente » que d’autres pays examinés dans le rapport, comme la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. En effet, le gouvernement chinois évite d’apparaître « trop agressif ».

Publié avant que les chefs des services de renseignement du président Donald Trump ne témoignent devant la commission sénatoriale du renseignement, le rapport indique que l’Armée populaire de libération (APL) de la Chine prévoit probablement d’utiliser de grands modèles de langage numérique pour créer des fausses nouvelles, imiter des personnages et activer des réseaux d’attaque.

« La Chine présente la menace militaire la plus complète et la plus forte pour la sécurité nationale » américaine, indique le document publié par les services de la directrice du renseignement américain, Tulsi Gabbard. Pour cette dernière, la Chine est « l’acteur le plus à même de menacer les intérêts des États-Unis au niveau mondial ».

« L’armée chinoise dispose de capacités avancées, notamment d’armes hypersoniques, d’avions furtifs, de sous-marins perfectionnés, de moyens de guerre spatiale et cybernétique plus puissants et d’un arsenal d’armes nucléaires plus important », a indiqué Tulsi Gabbard à la commission, qualifiant Pékin de « concurrent stratégique le plus compétent » de Washington.

« Il est presque certain que la Chine dispose d’une stratégie nationale à multiples facettes visant à supplanter les États-Unis en tant que puissance mondiale la plus influente en matière d’intelligence artificielle d’ici à 2030 », indique le rapport.

Les inquiétudes des États-Unis vis-à-vis de la Chine ont dominé un tiers du rapport de 32 pages, qui indique que Pékin s’apprête à renforcer la coercition militaire et économique à l’égard de Taïwan,.

« L’APL fait probablement des progrès constants mais inégaux sur les capacités qu’elle utiliserait pour tenter de s’emparer de Taïwan et dissuader – et si nécessaire, vaincre – l’intervention militaire américaine », indique le rapport.

Néanmoins, la Chine est confrontée à des défis intérieurs « redoutables », notamment la corruption, les déséquilibres démographiques et les vents contraires fiscaux et économiques qui pourraient nuire à la légitimité du parti communiste au pouvoir dans le pays.

La croissance économique de la Chine continuera probablement à ralentir en raison de la faible confiance des consommateurs et des investisseurs, et les autorités chinoises semblent se préparer à des frictions économiques accrues avec les États-Unis, selon le rapport.