mercredi, juillet 30

La Chine va consacrer 90 milliards aux subventions pour la garde d’enfants

Le budget central de la Chine va allouer pour l’année 2025 90 milliards de yuans (environ 12,6 milliards de dollars) pour soutenir l’octroi de subventions pour la garde d’enfants, a annoncé mercredi le ministère des Finances.

« Ce fonds, versé sous forme de transfert de paiement provenant du budget central, aidera les gouvernements locaux à verser les subventions, couvrant près de 90% du montant total », a déclaré Guo Yang, responsable du ministère, lors d’une conférence de presse.

La Chine a récemment annoncé le lancement, dès cette année, d’un programme national de subventions pour la garde d’enfants, dans le cadre des mesures visant à soutenir les familles et à encourager la natalité.

Les politiques d’aide à la natalité visent des changements démographiques

Dans le cadre d’efforts plus vastes visant à soutenir les familles et à encourager la natalité, la Chine a lancé le 29 juillet un programme national d’aide financière qui entrera en vigueur cette année.

La Chine fait face à un double défi démographique : la diminution du nombre de nouveau-nés et le vieillissement rapide de sa population. Le taux de natalité et le nombre total de nouveau-nés ont diminué au cours de ces sept dernières années consécutives avant de connaître un léger rebond en 2024. Parallèlement, la population chinoise âgée de 60 ans et plus a atteint 310 millions de personnes à la fin de l’année dernière.

Face à ce double défi, la Chine a assoupli ses politiques de planification familiale au cours de la dernière décennie. Elle a progressivement supprimé sa politique de l’enfant unique en autorisant tous les couples mariés à avoir deux enfants en 2016, et a annoncé un soutien aux couples souhaitant avoir un troisième enfant en 2021.

Plusieurs villes mettent en place des aides

Plusieurs gouvernements locaux ont expérimenté des programmes de subventions similaires ces dernières années, certains proposant des aides généreuses, dans le cadre de leurs propres efforts pour relever ces défis.

Par exemple, le gouvernement local de Hohhot, chef-lieu de la région autonome de Mongolie intérieure (nord), accorde une allocation unique de 10 000 yuans pour le premier enfant de chaque famille. Pour le deuxième enfant, les familles reçoivent une allocation annuelle de 10 000 yuans jusqu’à ses 5 ans, et pour les enfants suivants elles peuvent bénéficier du même montant chaque année jusqu’à leurs 10 ans.

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Shenyang, chef-lieu de la province du Liaoning (nord-est), verse une allocation mensuelle de 500 yuans aux familles locales ayant un troisième enfant, et ce jusqu’à ses 3 ans. Tandis que Panzhihua, dans la province du Sichuan, a été la première ville de Chine à proposer de telles allocations, et a enregistré une croissance positive de sa population résidente permanente pendant quatre années consécutives.

Parallèlement, la ville-district de Tianmen, dans la province du Hubei, a enregistré une augmentation de 17% de sa population de nouveau-nés en 2024, un chiffre nettement supérieur à la moyenne nationale de 5,8%, mettant fin à une baisse de huit ans, et ce en partie grâce aux politiques locales de soutien à la natalité. Parmi les 7217 nouveau-nés enregistrés à Tianmen en 2024, plus de la moitié étaient des deuxièmes ou troisièmes enfants, selon l’agence de presse chinoise, Xinhua.

Faire augmenter le taux de natalité est une tâche très difficile, et certaines politiques récentes en faveur de la natalité commencent donc à porter leurs fruits.

Si l’allocation de 3600 yuans « constitue une étape clé pour alléger le fardeau financier des familles, elle ne constitue pas une solution miracle ». Il est impératif que les gouvernements, à tous les niveaux, intègrent ce programme d’allocation à d’autres mesures, telles que le congé parental, les services de garde d’enfants, l’éducation et le soutien au logement, afin d’éviter que des initiatives isolées n’aient un impact limité.

Certains observateurs chinois attestent qu’une plus grande attention devrait être accordée à la création d’un environnement de travail plus favorable et à de meilleures opportunités d’emploi pour les femmes.

Par ailleurs, le gouvernement central a publié une directive exhortant les gouvernements locaux à élaborer des plans détaillés pour la mise en place d’une éducation préscolaire gratuite. Les autorités centrales ont également appelé à renforcer les services de garde pour les enfants de moins de 3 ans afin de soulager les parents qui travaillent et d’améliorer le développement de la petite enfance.

Sur la base du système national de subventions à la garde d’enfants, les gouvernements locaux devraient mettre en place des politiques de subventions différenciées, adaptées à leurs conditions budgétaires respectives. Grâce aux efforts coordonnés des gouvernements central et locaux, une politique de soutien à la natalité à plusieurs niveaux et en trois dimensions sera élaborée.