lundi, mars 18

Le Sri Lanka ouvre à la Chine son marché des carburants

Pour la première fois en vingt ans, le marché sri-lankais, strictement régulé, s’ouvre à la concurrence étrangère, et notamment à la Chine.

Le Sri Lanka, englué dans une crise financière, a signé le 22 mai un accord avec le groupe Sinopec donnant au géant pétrolier chinois accès à son marché intérieur de carburants, dominé jusqu’ici par la compagnie indienne Indian Oil Corporation (IOC) et la compagnie nationale srilankaise Ceylon Petroleum Corporation (CPC).

Pour la première fois depuis vingt ans, le marché sri-lankais, strictement régulé, s’ouvre à la concurrence étrangère. Cette décision intervient après plusieurs mois de rationnement lié à la grave crise de changes, ayant grippé les importations de carburants au Sri Lanka.

L’arrivée d’un acteur comme Sinopec «marque une étape cruciale dans la mise en place d’un approvisionnement en fioul stable et continu pour la nation», a souligné le président Ranil Wickremesinghe.

Les pénuries de carburants et autres denrées essentielles, comme la nourriture et les médicaments, avaient déclenché en 2011 une crise sociale d’une ampleur telle que l’ex-président Gotabaya Rajapaksa avait dû se résoudre à quitter le pouvoir.

Au pic de la crise des carburants les pénuries avaient obligé les automobilistes à faire la queue pendant plusieurs jours devant les stations-service.

Le ministre de l’Énergie Kanchana Wijesekera a précisé le 22 mai qu’aux termes de l’accord signé avec Sinopec, CPC allait confier au chinois la gestion de 150 stations-service actuellement contrôlées par l’État srilankais.

Cet accord garantit à Sinopec une licence d’exploitation pour 20 ans et l’autorise à investir dans l’implantation de 50 nouvelles stations-service dans l’île.

L’arrivée de Sinopec est la première étape de la dérégulation du marché des carburants au Sri Lanka contrôlé par l’État depuis 60 ans. D’autres sont à venir notamment les majors américaines et australiennes, également approuvée par le gouvernement srilankais.

Ces compagnies privées devront financer avec leurs propres réserves de changes les importations de carburants en s’engageant à investir leurs bénéfices au Sri Lanka pour une période d’au moins un an.

Les prix des carburants au Sri Lanka ont été multipliés par trois en l’espace d’un an pour compenser les pertes colossales de CPC qui doit désormais se restructurer conformément au cahier des charges fixé par un plan d’aide de trois milliards de dollars accordé par le FMI en mars.

Illustration : Gouvernement sri lankais

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