Le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, James Cleverly, a effectué le 30 août une visite officielle en Chine, la première visite de ce type d’un ministre britannique des Affaires étrangères dans le pays depuis 2018.
« Nous espérons que le Royaume-Uni travaillera avec la Chine pour approfondir les échanges et renforcer la compréhension dans un esprit de respect mutuel, de manière à promouvoir le développement régulier des relations sino-britanniques », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin.
Notant que la Chine et le Royaume-Uni sont tous deux des économies mondiales majeures et des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, Wang Wenbin a déclaré que la Chine et le Royaume Uni assument la responsabilité conjointe de promouvoir la paix, la stabilité et le développement dans le monde.
« Sauvegarder et développer de bonnes relations bilatérales est également conforme aux intérêts communs des peuples chinois et britannique« , a-t-il ajouté.
Les relations sino-britanniques ont connu des revers ces dernières années, marquées par un manque d’échanges de haut niveau entre les deux pays. En mars, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a décrit la Chine comme « le plus grand défi mondial pour la sécurité et la prospérité ».
La visite de James Cleverly « devrait contribuer à renforcer la compréhension stratégique mutuelle entre la Chine et le Royaume-Uni à travers des discussions sur la coopération pragmatique et d’autres questions, telles que les effets d’entraînement de la crise ukrainienne, dégelant ainsi les liens gelés », ont indiqué des experts cités par le Shanghai Daily.
Wang Yiwei, professeur à l’École d’études internationales et directeur de l’Institut des affaires internationales de l’Université Renmin de Chine, a déclaré que la Chine est un marché énorme sur lequel le Royaume-Uni doit s’appuyer, en particulier après le Brexit en janvier 2020.
Malgré les tensions dans les relations bilatérales, la Chine reste le plus grand partenaire commercial du Royaume-Uni en Asie, avec un commerce bilatéral atteignant 103,3 milliards de dollars en 2022.
« Le monde des affaires britannique a probablement contribué à faciliter cette visite », a déclaré Wang Yiwei, soulignant que les transformations numériques et vertes de la Chine peuvent offrir de nombreuses opportunités à d’autres pays, dont le Royaume-Uni.
Il existe un grand potentiel de coopération entre les deux pays en matière de gestion des services et d’établissement de règles, étant donné que le Royaume-Uni est un pays industrialisé bien établi, a-t-il déclaré.
« Par exemple, le Royaume-Uni peut contribuer à améliorer considérablement l’efficacité d’utilisation des aéroports chinois grâce à une meilleure gestion, de sorte qu’il ne soit pas nécessaire de créer trop d’aéroports pour répondre aux besoins des passagers », a-t-il déclaré.
Selon le professeur Wang, des discussions sur la reprise du dialogue économique et financier entre la Chine et le Royaume-Uni sont attendues lors de la visite de Cleverly.
Il est également important de noter que cette visite intervient après les récents voyages de hauts responsables américains en Chine et coïncide avec le dernier jour de la visite de quatre jours de la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, en Chine. « Le Royaume-Uni suit les traces des Etats-Unis », a-t-il déclaré.
Li Haidong, professeur d’études américaines à l’Université des Affaires étrangères de Chine, a déclaré que l’une des principales raisons de la détérioration des relations sino-britanniques est que le Royaume-Uni suit aveuglément les États-Unis dans la suppression de la croissance chinoise sous prétexte de sauvegarder la « sécurité nationale ».
Ce dernier a déclaré que la tentative de Washington de construire de petits blocs avec le Royaume-Uni et d’autres alliés ciblant la Chine avait également réduit la confiance stratégique entre la Chine et le Royaume-Uni.
« Il sera plus facile pour les relations sino-britanniques de retrouver le chemin d’un développement stable si le Royaume-Uni peut avoir plus d’autonomie dans l’élaboration de sa politique envers la Chine », a ajouté Li Haidong.
