Les sujets de discorde ne manquent pas entre la Chine et les Etats-Unis : semi-conducteurs, intelligence artificielle, véhicules électriques, … Washington veut conserver son avance sur la Chine ou rattraper son retard notamment dans le domaine des hautes technologies de pointe. Pour cela, les Américains font tout pour empêcher les entreprises chinoises de disposer des dernières technologies.
La Chine reste le pays avec lequel la balance commerciale des Etats-Unis reste la plus déséquilibrée, malgré les nombreux efforts pour y remédier. Raisons pour lesquelles, les reproches des Etats-Unis envers la Chine sont nombreux et sont l’un des rares sujets sur lesquels républicains et démocrates s’accordent.
La dette américaine détenue en Chine
Les élus républicains estiment que la Chine détient trop de dette américaine, ce qui lui permettrait d’avoir un moyen de pression sur Washington, si elle menaçait de revendre ses bonds, faisant alors chuter la valeur de l’ensemble.
Chine vs Etats-Unis : l’évolution de la relation sino-américaine
La dette américaine dépasse 34.000 milliards de dollars, dont 8.000 milliards sont détenus à l’étranger. La Chine est aujourd’hui l’un des principaux pays détenteurs de cette dette, avec la détention de 816 milliards de dollars de dette américaine, selon le département du Trésor, un peu plus de 1.000 milliards en y ajoutant Hong Kong. Il s’agit du deuxième plus gros détenteur étranger, derrière le Japon (1.138 milliards) et juste devant le Royaume-Uni (753 milliards).
Concurrence technologique acharnée
Semi-conducteurs, intelligence artificielle (IA), véhicules électriques, les Etats-Unis veulent conserver une longueur d’avance sur la Chine ou rattraper son retard, en empêchant l’armée chinoise de disposer des dernières technologies.
Durant le mandat du républicain Donald Trump, la principale cible a été le groupe de télécoms Huawei, numéro un mondial du secteur, que les Etats-Unis ont voulu tenir hors de leurs réseaux 5G et de ceux de leurs alliés. Il avait alors mené un lobbying féroce auprès de ces alliés afin d’empêcher Huawei de signe des accord de coopération, prenant le prétexte de la sécurité nationale.
Depuis le président américain Joe Biden a pour objectif d’«assurer la sécurité nationale» des Etats-Unis. Ce dernier a d’ailleurs multiplié les restrictions. «L’objectif est toujours de limiter l’accès de l’armée chinoise aux semi-conducteurs les plus avancés qui pourraient alimenter des avancées sur l’IA et des ordinateurs sophistiqués», a ainsi rappelé mi-octobre la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo.
Or selon les spécialistes, il est désormais question des matériaux stratégiques, nécessaires pour ces nouvelles technologies et sur lesquels la Chine a pour l’instant largement la main. Dans ce cas, l’objectif des Etats-Unis est de contourner et isoler la Chine.
Une balance commerciale déséquilibrée
La Chine n’est plus le premier partenaire commercial des Etats-Unis, mais elle est le pays avec lequel la balance commerciale reste le plus déséquilibrée, malgré les nombreux efforts pour réduire cet écart.
Donald Trump avait multiplié les droits de douanes sur les produits chinois, afin de faire pression sur la Chine en vue de rééquilibrer les échanges. L’accord commercial signé en janvier 2020 entre les deux pays a permis quelques évolutions à la marge mais la tendance est restée la même.
Chine vs Etats-Unis : l’évolution de la relation sino-américaine
Les droits de douane sont restés en place sous Joe Biden, qui a instauré une politique de «découplage» devenue finalement un «abaissement du risque», afin de moins dépendre de la Chine pour les chaînes d’approvisionnement considérées critiques.
Ces mesures commencent à se faire sentir car le commerce en provenance de la Chine progresse moins vite que depuis le reste du monde. Mais une partie des produits chinois font désormais simplement une étape supplémentaire, via le Mexique ou le Vietnam, nouvelles places fortes du commerce vers les Etats-Unis.
La monnaie, nouveau champ de bataille
La question des taux de change et d’une utilisation de la monnaie à des fins politiques et commerciales est devenu un sujet récurrent. Durant de nombreuses années, les Etats-Unis ont accusé la Chine de maintenir sa monnaie nationale, le yuan, à un taux volontairement plus faible face au dollar, afin de favoriser ses exportations.
Début novembre 2023, le département du Trésor a dit regretter le «manque de transparence» de la Chine dans sa politique de taux de change. Mais les Américains sont désormais inquiets de l’internationalisation du yuan.
En effet, la monnaie chinoise reste encore peu présente dans les échanges commerciaux avec moins de 3,5% des paiements via le système bancaire international SWIFT étaient réalisés en yuan fin 2023, contre près de 19% en euro et plus de 50% en dollar.
Mais la Chine souhaite voir le yuan s’imposer, en particulier dans ses échanges commerciaux, afin d’éviter des sanctions américaines éventuelles, Pékin estime que Washington utilise le dollar comme une arme, et veut en faire autant. Le yuan a d’ailleurs déjà servi dans des échanges avec le Brésil, la Russie ou l’Argentine.
