dimanche, mars 24

Suppression des droits de douane entre Beijing et Séoul

La Chine et la Corée du Sud ont officiellement signé le 1er juin 2015, un accord de libre-échange supprimant les droits de douane sur 92% des biens échangés d’ici 20 ans. Cet accord scelle un peu plus la politique régionaliste instaurée par Beijing et permettra selon les autorités coréennes de relancer leur économie stagnante.

Cet accord a été signé par les ministres du commerce de la 1ère (Chine) et de la 4ème économie d’Asie (Corée du Sud). Beijing reste le plus important partenaire commercial de la Corée du Sud, dont les échanges se sont élevés en 2014, à près de 214 milliards d’euros.

De son côté, Séoul est l’un des principaux investisseurs étrangers de la Chine, avec environ 1,4 milliard d’euros injectés dans l’économie chinoise entre janvier et mars 2015. Pour la présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, cet accord est une « étape historique » dans la consolidation des relations bilatérales.

Li Keqiang (Chine), Park Geun-Hye (Corée du Sud) et Shinzo Abe (Japon)
Premier ministre Li Keqiang (Chine), Présidente Park Geun-Hye (Corée du Sud) et Premier ministre Shinzo Abe (Japon)

L’accord supprimera les droits de douane sur 92% des marchandises importées de Chine par la Corée du Sud et sur 91% des biens exportés par la Corée en Chine d’ici les 20 prochaines années. L’accord exclu certaines denrées agricoles comme le riz, le bœuf, le porc, le poivre et les calamars, afin de répondre aux inquiétudes des agriculteurs sud-coréens.

Toutefois, il écarte ou reporte l’ouverture des secteurs manufacturiers chinois les moins développés comme l’automobile et la production d’écrans LCD. Selon le ministère sud-coréen du commerce, cet accord permettra aux PME sud-coréennes d’accéder plus facilement au marché chinois et créera plus de 50.000 emplois.

Séoul estime que l’accord lui permettra de stimuler ses exportations, qui ont chuté de 15,9% en octobre par rapport à l’année précédente. Il s’agit là de la plus forte baisse enregistrée depuis plus de six ans.

Interrogé par l’Agence France Presse, Kim Hyuung-Joo, de l’Institut LG de recherche économique, a estimé que cet accord de libre échange serait « néfaste pour la Corée du Sud », car « je ne crois pas que le marché agricole bien protégé de la Corée du Sud sera capable d’améliorer sa compétitivité d’ici 10 ou 20 ans ».

Cependant, « les secteurs que la Chine a réussi à protéger comme celui des écrans LCD et de l’automobile vont sûrement améliorer leur productivité et leur compétitivité », a souligné ce dernier.

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