D’un coût de 1,5 milliard de dollars, le submersible pèse de 2 500 à 3 000 tonnes lorsqu’il est en mouvement. Ses systèmes de combat et ses torpilles proviennent du géant américain de la défense Lockheed Martin.
Taïwan a dévoilé son premier sous-marin de fabrication nationale dont le but est de renforcer son armée face à la Chine dans un contexte d’intensification des tensions entre Pékin et Taïpei.
Le ministère chinois de la Défense a qualifié de «non-sens stupide» la stratégie de Taïwan consistant à se protéger d’un potentiel encerclement de l’île. «Peu importe le nombre d’armes que les autorités du DPP (Parti démocrate progressiste, parti au pouvoir à Taïwan NDLR) construisent ou achètent, elles ne peuvent pas empêcher la tendance générale vers la réunification nationale», a déclaré le porte-parole du ministère, Wu Qian, interrogé à propos de ces sous-marins.
Le gouvernement chinois considère Taiwan comme sa 23ème province à réunifier un jour, par la force si nécessaire. Le budget de la défense taïwanais atteindra en 2024 un record de 19 milliards de dollars. Taïpei entend acquérir du matériel militaire, en particulier auprès de son principal allié, les États-Unis.
Lire aussi : Taïwan décide d’augmenter ses dépenses militaires
À son arrivée au pouvoir en 2016, la dirigeante Tsai Ing-wen, issue du Parti Démocrate et Progressiste hostile à la Chine, a lancé en 2016 un programme de construction sur son sol de sous-marins avec l’objectif de livrer 8 submersibles.
La société taïwanaise CSBC Corporation, spécialisée dans les porte-conteneurs et les navires militaires, a commencé la construction du premier engin en 2020. D’un coût de 1,5 milliard de dollars, le sous-marin pèse de 2500 à 3000 tonnes lorsqu’il est en mouvement. Ses systèmes de combat et ses torpilles proviennent du géant américain de la défense Lockheed Martin.
Pas opérationnel avant trois ans
«Le sous-marin aura un rôle assez important en termes de stratégie de défense de Taïwan», a affirmé à l’Agence France Presse, Ben Lewis, analyste indépendant basé aux États-Unis et spécialiste des mouvements de l’armée chinoise autour de l’île.
«Le risque le plus important concerne les capacités d’assaut amphibie et de transport de troupes de l’armée» chinoise, a indiqué ce dernier.
Zivon Wang, analyste militaire au sein du groupe de réflexion Chinese Council of Advanced Policy Studies, basé à Taïpei, a estimé qu’au moins trois ans sont nécessaires pour que le sous-marin soit opérationnel.
«Le lancement ne signifie pas que Taïwan deviendra immédiatement très puissant, mais il s’agit d’un élément crucial de la stratégie de défense de Taïwan et d’une partie de nos efforts pour renforcer nos capacités de dissuasion», a expliqué ce dernier.
Le quotidien Global Times a publié une tribune affirmant que le plan de déploiement de sous-marins de Taïwan visant à bloquer l’armée chinoise relevait de la «rêverie».
