dimanche, mars 24

Taïwan souhaite un engagement accru de l’Union européenne

Face aux tensions avec la Chine, et au-delà des échanges commerciaux considérables avec cette dernière, Taiwan veut renforcer ses relations diplomatiques et sécuritaires avec l’Union européenne.

Depuis plusieurs jours, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, Josep Borrell, ne cessent de rappeler que l’Europe défend le maintien de la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan. Tous les deux se disent opposés à tout changement unilatéral du statu quo sur le principe d’une seule Chine.

Or, lors de la rencontre le 6 avril entre le président chinois, Xi Jinping, et la présidente de la Commission européenne, ce dernier a souligné que la question de Taïwan était au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine. « Le gouvernement et le peuple chinois n’accepteront jamais quiconque fasse des histoires sur la question d’une seule Chine. Quiconque s’attend à ce que la Chine fasse des compromis et recule sur la question de Taïwan se fait des illusions et se retournera contre soi-même », avait déclaré Xi Jinping.

Face aux prises de position de l’UE, Taïwan a dit vouloir intensifier la coopération avec les Vingt-Sept. Cependant, à Taipei, «l’Union européenne envoie des signaux contradictoires», a indiqué un haut diplomate taïwanais. Une référence implicite aux récents propos d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat français a déclaré début avril, lors de son déplacement en Chine, «je ne suis ni Taïwan ni les Etats-Unis d’Amérique. En bon stoïcien, je ne peux m’occuper que de ce qui dépend de moi».

Pour l’heure, 19 pays européens ont un «bureau» à Taipei, mais, faute de relations diplomatiques officielles, les échanges restent le plus souvent officieux ou limités à des hauts fonctionnaires. Aux visiteurs, le Bureau européen pour l’économie et le commerce offre un petit sac sur lequel est inscrit «EU in Taiwan». « On n’a pas osé écrire ‘Bureau’», a indiqué un diplomate.

6 membres du gouvernement des Etats-Unis se sont rendus à Taiwan ces dernières années, mais un seul ministre européen a fait le déplacement depuis le début du XXIe siècle : la ministre de l’éducation allemande, Bettina Stark-Watzinger (Parti libéral-démocrate), en mars.

Cette situation a été déploré par les autorités Taïwanaises, car à l’inverse des Etats-Unis, les pays européens se contentent d’envoyer des délégations parlementaires. «Bien sûr que Pékin, au début, protesterait, mais, plus ces visites se banaliseraient, moins la Chine réagirait », a affirmé un haut fonctionnaire taïwanais à l’Agence France Presse.

Les relations commerciales entre la Chine et l’Union européenne sont importantes. L’UE est le quatrième partenaire économique de l’île mais y est le premier investisseur, loin devant les Etats-Unis et le Japon.

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