dimanche, mars 31

Terminal portuaire de Hambourg : coalition allemande divisée sur l’offre chinoise

La coalition au pouvoir en Allemagne est divisée sur la question de savoir si elle doit laisser la société chinoise Cosco prendre une participation dans un terminal portuaire de Hambourg, selon des sources gouvernementales, citées par l’agence de presse Reuters.

Alors que Pékin exhorte Berlin à ne pas politiser l’offre et que l’autorité portuaire prévient que cela pourrait nuire à l’économie, les autorités allemandes sont en train de revoir leur coopération avec la Chine et notamment ses investissements dans le pays.

En 2021, le géant du transport maritime Cosco a fait une offre pour prendre une participation de 35% dans l’un des trois terminaux du plus grand port allemand, dans la ville de Hambourg.

La réponse du gouvernement allemand sera un signe de la nouvelle politique allemande vis-à-vis de la Chine, son principal partenaire commercial. Berlin craint d’être trop dépendant de ce pays autoritaire de plus en plus affirmé.

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Le ministre de l’économie Robert Habeck, du parti de la coalition junior des Verts, qui critique virulemment la Chine, a déclaré dans une interview accordée à Reuters qu’il souhaitait aucun accord, qui donnerait à la Chine une participation dans les infrastructures critiques allemandes.

La chancellerie, dirigée par le parti principal de la coalition, les sociaux-démocrates, veut trouver une solution aux préoccupations et reste favorable à cette prise de participation chinoise, ont déclaré trois sources gouvernementales. Le chancelier Olaf Scholz a supervisé un boom du commerce chinois lorsqu’il était maire de Hambourg de 2011 à 2018.

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La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a dit espérer que l’Allemagne « considère les investissements chinois sous un angle objectif et rationnel, et offre un environnement équitable, ouvert et non discriminatoire aux entreprises chinoises, plutôt que de politiser la coopération économique et commerciale normale, et encore moins de s’engager dans le protectionnisme au nom de la sécurité nationale ».

De son côté, Volker Treier, expert en commerce pour les Chambres allemandes de l’industrie et du commerce (DIHK), s’est dit préoccupé par le fait que s’il n’y a pas de critères clairs pour rejeter l’investissement. Selon lui, un refus pourrait avoir un impact négatif sur l’attrait de l’Allemagne pour les investisseurs en général.

Le directeur marketing du port de Hambourg, Axel Mattern, a mis en garde contre tout veto, affirmant que l’investissement chinois serait « une énorme victoire pour le port plutôt qu’un danger, notamment parce que Cosco deviendra bientôt la plus grande compagnie maritime au monde ».

L’expansion rapide de la Chine a stimulé la croissance de la plus grande économie d’Europe au cours des dix dernières années. « Un rejet des Chinois serait un désastre non seulement pour le port mais aussi pour l’Allemagne », a déclaré Axel Mattern à Reuters.

Olaf Scholz a averti contre tout découplage avec la Chine ou la démondialisation en général, mettant en avant la nécessité pour l’Allemagne de diversifier son commerce avec l’Asie et de prendre davantage en compte les préoccupations stratégiques dans ses relations commerciales.

« Nous avons besoin d’une culture où les questions de sécurité et d’indépendance sont prises en compte et où nous disons – cela coûte mais c’est nécessaire », a-t-il déclaré ce week-end.

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