L’USS Milius «a effectué un transit de routine», selon la marine américaine. De leurs côtés, les forces chinoises maintiennent un «haut niveau d’alerte».
Le destroyer américain USS Milius a navigué le 16 avril dans le détroit de Taïwan, revendiqué par la Chine, a annoncé la marine américaine, une semaine après de vastes exercices militaires chinois dans la même zone.
L’USS Milius «a effectué un transit de routine dans le détroit de Taïwan» le 14 avril, a indiqué la marine américaine dans un communiqué, «dans des eaux où la liberté de navigation et de survol en haute mer s’applique conformément au droit international».
«Le navire a transité dans un corridor dans le détroit situé au-delà de toute mer territoriale d’un État côtier», a ajouté le communiqué. «L’armée des États-Unis vole, navigue et opère partout où le droit international le permet.»
«Intrusion illégale» pour la Chine
La Chine a indiqué avoir surveillé le passage d’un navire de guerre américain dans le détroit, et accusé Washington de faire du «battage médiatique» autour de la présence de son destroyer.
Les forces chinoises dans la zone «maintiennent en permanence un haut niveau d’alerte et défendent avec détermination la souveraineté et la sécurité nationales, ainsi que la paix et la stabilité régionales», a affirmé Shi Yi, un porte-parole de l’armée. La situation en mer et dans les airs était «normale» autour de Taiwan pendant le passage de l’USS Milius, a assuré le ministère de la Défense taïwanais.
La Chine dénonce le rapprochement ces dernières années entre Taiwan et les États-Unis qui, malgré l’absence de relations officielles, fournissent à l’île un soutien militaire substantiel. La Chine considère Taïwan comme une province qu’il n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. La Chine assure qu’il y aura une réunification, par la force si nécessaire.
Une semaine après de vastes exercices militaires chinois autour de Taiwan, l’USS Milius avait navigué à proximité des îles Spratleys, également revendiquées par la Chine en mer de Chine méridionale. Le gouvernement chinois avait dénoncé une «intrusion illégale».
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Durant trois jours, des navires et des avions de guerre chinois avaient simulé un «bouclage» de Taïwan, en représailles à une rencontre aux États-Unis entre la dirigeante taïwanaise Tsai Ing-wen et le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy.
Ces exercices militaires se sont officiellement terminés le 10 avril, mais des navires et des avions militaires chinois ont continué à circuler dans les environs de Taïwan depuis.
Passages réguliers
Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué le 17 avril avoir détecté quatre navires et 18 avions chinois, dont quatre ont pénétré dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan.
Des navires militaires occidentaux (Etats-Unis, Canada, France, Japon, Allemagne) croisent régulièrement dans le détroit de Taïwan, provoquant à chaque fois les protestations de la Chine. Le destroyer américain USS Chung-Hoon a traversé ce détroit en janvier, suivi en février par deux frégates américaine et canadienne.
En août 2022, Pékin avait mené autour de Taïwan ses plus grandes manœuvres militaires depuis des décennies, pour riposter à une visite à Taipei de la présidente de la Chambre des représentants américaine de l’époque, Nancy Pelosi.
