mercredi, avril 17

Washington dit adieu à ses pandas qui retournent en Chine

La Chine avait offert deux spécimens de pandas géants au Smithsonian National Zoo à Washington dans le cadre de la «diplomatie du panda» qui a permit à Pékin de sceller l’amélioration de ses relations diplomatiques avec les uns et les autres.

Mei Xiang, Tian Tian et l’un de leurs descendants, Xiao Qi Ji, ou «Petit miracle» né en 2020 devraient quitter les Etats-Unis d’ici le fin 2023, en raison de l’expiration du contrat avec la Chine. Cependant, certains observateurs estiment que cela illustre l’état des relations de plus en plus tendues entre la Chine et les Etats-Unis.

La première paire d’ursidés a été offerte par la Chine aux États-Unis en 1972, dans la foulée d’une visite historique du président Richard Nixon en Chine, lors de la présidence de Mao Tsé-Toung.

En 2000, Mei Xiang, Tian Tian ont été prêtés au zoo et le premier contrat prévoyait le versement à la Chine de 10 millions de dollars sur dix ans. Dans un communiqué, le zoo Smithsonian a expliqué que le contrat actuel prévoit le versement par le zoo de 500.000 dollars par an à son partenaire chinois, un groupe de protection de l’environnement.

Le zoo a également déboursé des millions de dollars pour leur fournir des enclos adéquats et étudier leur comportement. Il a également installé un live-stream très populaire auprès du public, leur permettant de les regarder à toute heure.

Les trois spécimens ne sont pas les seuls à quitter le sol américain pour la Chine. Le zoo d’Atlanta, en Géorgie, dans le Sud des États-Unis, prévoit d’envoyer en Chine deux pandas jumeaux, probablement début 2024 puis leurs parents fin 2024.

Mei Xiang et Tian Tian se sont montrés assez prolifiques et quatre de leurs petits ont survécu. Durant une visite du numéro un chinois Xi Jinping en 2015, son épouse et la Première dame des Etats-Unis avaient dévoilé ensemble le nom du dernier né du couple, Bei Bei.

Toutefois, la maison américaine des pandas va fermer, dans un contexte de tensions commerciales et de disputes sur plusieurs sujets dont Taïwan, les nouvelles technologies, les taxes douanières, le Xinjiang, …

Pour Kurt Tong, ancien diplomate américain et membre du cabinet de consultants Asia Group, ce n’est pas une surprise. Le gouvernement chinois a tendance à «octroyer» ses pandas «aux nations avec lesquelles les relations sont sur la pente ascendante, c’est une forme de soft power», a-t-il indiqué par mail à l’Agence France Presse.

«Compte tenu de la tonalité actuelle des relations bilatérales, il n’est pas étonnant que les autorités chinoises laissent expirer leurs contrats avec des zoos américains», a-t-il ajouté.

Il reste environ 1800 pandas à l’état sauvage dans le monde, d’après l’ONG WWF. La population augmente, mais l’espèce est toujours classée vulnérable sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Image d’illustration

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