Bilan de la visite d’Emmanuel Macron en Chine
Dans un contexte de tensions entre Pékin et l’Union européenne, le président français Emmanuel Macron s’est rendu en Chine du 3 au 5 décembre pour tenter d’avancer sur l’Ukraine, le commerce et le rééquilibrage économique. Malgré un accueil chaleureux, le bilan de cette rencontre reste limitée.
A la suite de cette visite, la Chine et la France ont publié des déclarations conjointes sur le renforcement de la gouvernance mondiale, la réponse commune aux défis climatiques et environnementaux mondiaux, la promotion continue de la coopération dans l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, les échanges et la coopération dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation, ainsi que sur les situations en Ukraine et en Palestine, lors de la visite d’Etat du président Emmanuel Macron en Chine.
Le président français Emmanuel Macron a achevé vendredi 5 décembre sa visite d’État en Chine, la quatrième depuis 2017, pour renouer des liens avec Pékin, convaincre son homologue chinois Xi Jinping d’agir sur l’Ukraine et rappeler les attentes européennes sur le commerce.
Concernant l’Ukraine
Emmanuel Macron affirme avoir perçu chez Xi Jinping une « volonté de contribuer à la stabilité et à la paix », mais aucune avancée tangible n’a été obtenue. La Chine reste l’un des rares partenaires majeurs de Moscou, continue à s’approvisionner chez elle en hydrocarbures et n’a jamais condamné l’invasion russe. Pékin rejette les accusations occidentales de soutenir l’effort de guerre, tout en ménageant ses intérêts stratégiques.
Xi Jinping a renvoyé fermement Emmanuel Macron dans ses buts à propos de la guerre en Ukraine, le 4 décembre, à Pékin, au second jour de la visite du président français. Le président français a pressé le président russe Vladimir Poutine à un cessez-le-feu.
La Chine « soutient tous les efforts pour la paix » mais « s’oppose aux accusations sans fondement ou discriminatoires », a déclaré Xi Jinping à l’issue de leur entrevue. Une réaction aux Européens qui dénoncent l’appui crucial de la Chine à l’effort de guerre du Kremlin, marqué par l’envolée des échanges sino-russes ou la vente de technologies duales, à l’image de composants de drones.
Interrogé par plusieurs médias dont France 24 à Chengdu, Emmanuel Macron a assuré que les deux pays ont convenu d’un dialogue diplomatique « renforcé » entre ministres des Affaires étrangères « dans les prochaines semaines, les prochains mois pour aboutir à un document conjoint ».
Concernant le commerce
Sur le plan économique, la visite n’a débouché sur aucun accord commercial majeur. Xi Jinping n’a pas validé une commande de 500 avions d’Airbus, attendue de longue date. Si cette commande est concrétisée cela pourrait affaiblir Pékin dans ses négociations commerciales avec les États-Unis, car ils font pression pour obtenir de nouveaux engagements d’achats de Boeing.
Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’un « rééquilibrage » des relations économiques, alors que le déficit commercial français avec la Chine atteint 47 milliards d’euros en 2024, soit près de la moitié (46%) du déficit total de l’Hexagone, selon les chiffres du Trésor public.
Les échanges commerciaux entre la Chine et la France ont augmenté de 4,1% en glissement annuel pour atteindre 68,8 milliards de dollars entre janvier et octobre, a annoncé le ministère du Commerce. « Les investissements bilatéraux ont augmenté de manière constante et ont dépassé 27 milliards de dollars », a déclaré le porte-parole du ministère, He Yadong, lors d’une conférence de presse.
Lors de la 7ème réunion du Conseil d’entreprises sino-français s’est tenue le 4 décembre, où plus de 150 représentants d’entreprises ont discuté du développement vert, de la transformation industrielle et des opportunités d’investissement transfrontalier, a-t-il ajouté. He Yadong a souligné que les autorités chinoises et françaises ont signé un protocole d’accord sur le renforcement des investissements bilatéraux, s’engageant à fournir un environnement commercial équitable, non discriminatoire et prévisible aux entreprises des deux pays.
Concernant l’Europe
La visite d’Emmanuel Macron s’est ancrée dans un cadre purement individuel, car il n’y a pas eu de démarche collective européenne. Dans les jour et semaines à venir, le ministre allemand des Affaires étrangères et le Premier ministre britannique prévoient eux aussi de se rendre en Chine, chacun avec leur propre stratégie.
Concernant la diplomatie des pandas
Douze accords ont été signés entre Emmanuel Macron et Xi Jinping, concernant le vieillissement de la population, les investissements bilatéraux, l’énergie nucléaire ou la protection des pandas.
« Nous allons certainement recevoir de nouveaux pandas. J’espère que ce transfert de pandas se fera assez rapidement. En tout cas ce sera au plus tard début 2027 », a indiqué Rodolphe Delord, directeur du zoo de Beauval, depuis le centre de conservation de Chengdu, partenaire de longue date du zoo.
L’année 2025 marque le 61e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques sino-françaises. Le panda géant, cet ambassadeur au pelage duveteux, a bâti un pont d’amitié unique entre les deux pays. Pour protéger la Terre et servir l’intérêt commun de l’humanité, la Chine et la France continuent d’avancer ensemble.
Concernant la culture et les étudiants
La visite a aussi permis de renforcer les coopérations universitaires, notamment à l’Université du Sichuan, où Emmanuel Macron a achevé sa visite. La France souhaite accueillir davantage d’étudiants chinois, un atout alors que les États-Unis de Donald Trump se ferment aux étudiants étrangers.


