Bruxelles dénonce les surtaxes chinoises sur certains produits laitiers européens
La Chine a annoncé au cours de l’été 2025 qu’elle prolongerait jusqu’au 21 février 2026 son enquête antisubventions visant les importations de produits laitiers issus de l’Union européenne (UE), en raison de la «complexité de l’affaire», a déclaré le ministre chinois du Commerce dans un communiqué. La Commission européenne conteste la solidité juridique de la procédure engagée par Pékin et défend les exportateurs européens.
Les droits de douane «provisoires» seront échelonnés entre 21,9% et 42,7% entreront en vigueur le 23 décembre sur certains produits laitiers européens, selon le ministère du Commerce chinois. L’UE a condamné ce lundi ces surtaxes douanières, imposées dans le cadre d’une enquête antisubventions dont Bruxelles rejette les conclusions. «Notre analyse est que cette enquête est basée sur des allégations contestables et des preuves insuffisantes, et que les mesures sont par conséquent injustifiées et infondées», a déclaré Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne, lors d’une conférence de presse.
Ces droits concernent toute une série de produits, notamment les fromages frais et transformés, les fromages bleus ainsi que certains laits et crèmes, qui bénéficieraient selon Pékin de subventions faisant subir un préjudice substantiel aux concurrents chinois. Selon la Commission européenne, la Chine veut conclure son enquête sur le secteur laitier européen le 21 février, date à laquelle cette mesure pourrait devenir définitive. Mais Bruxelles tente de convaincre la Chine d’y renoncer.
Enquête antisubventions
«Nous faisons tout ce qu’il faut pour défendre les agriculteurs et les exportateurs de l’UE, ainsi que la Politique agricole commune contre l’utilisation abusive par la Chine de mesures de protection commerciales», a assuré le porte-parole, rappelant que la Commission avait déjà saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à propos de ce dossier. «C’est un développement très négatif» dans les relations entre l’UE et la Chine, a-t-il ajouté.
Le ministre chinois du Commerce a lancé cette enquête antisubventions en août 2024, après une demande de l’Association laitière de Chine. Cette dernière est intervenue après l’annonce par l’UE d’imposer des droits de douane élevés sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Les droits ont été largement perçus comme une mesure de rétorsion contre Bruxelles. La semaine dernière, la Chine avait annoncé imposer pour cinq ans des droits antidumping allant de 4,9% à 19,8% sur le porc et ses sous-produits importés de l’UE.

