Coopération Sino-Burkinabè : la Mission agricole chinoise sème l’espoir et récolte la prospérité à Nariou et à Kouzoughin
Le sites agricoles de Nariou et Kouzoughin , dans la région du Kadiogo ont vibré respectivement ce jeudi 11 décembre 2025 et vendredi 12 décembre 2025 au rythme de l’espoir et de la transformation sociale.
En visite de terrain, Yuzhou Hu, chef de la Mission Agricole Chinoise, a constaté aux côtés des autorités administratives locales les résultats tangibles de la coopération agricole sino-burkinabè. Entre riziculture hybride, élevage de volailles et pisciculture, la communauté de Nariou et de Kouzoughin voient désormais ses conditions de vie changer de manière significative et durable.
Selon Yuzhou Hu, l’initiative repose sur une conviction forte; celle de replacer l’agriculteur au cœur du développement économique. « L’agriculture ne doit pas seulement nourrir les familles, elle doit aussi leur permettre de générer des revenus durables, notamment pour l’éducation des enfants et l’amélioration des conditions de vie », a-t-il expliqué.
Initialement centré sur la culture du riz, le village de démonstration a progressivement évolué vers un modèle agricole diversifié. À la riziculture hybride, aux rendements jugés satisfaisants, se sont ajoutés la pisciculture et l’élevage de volailles, offrant aux ménages de nouvelles sources de revenus.
À Nariou, cette vision s’est matérialisée par la mise en place d’infrastructures hydrauliques modernes. Des canaux d’eau de grande capacité ont été aménagés afin d’optimiser l’irrigation et de réduire les pertes. Cette maîtrise de l’eau garantit non seulement la sécurité alimentaire, mais permet également aux producteurs de dégager des excédents commercialisables.
Au cœur de cette mutation, le chef du service agricole de la localité de Nariou, M. Issa Kaboré, témoigne d’une dynamique nouvelle portée par les projets pilotes mis en œuvre depuis plusieurs mois. Il cite d’abord l’initiative avicole, lancée avec 25 producteurs locaux. « Chacun a reçu 20 poussins d’un mois. Trois mois plus tard, les poulets ont pris du poids et leur valeur dépasse aujourd’hui 4 000 francs CFA. Les producteurs sont ravis, car ils réalisent des bénéfices immédiats », explique-t-il.
Salam Tinga Kiendrébéogo, riziculteur et président de la Coopérative Sougr-Nooma de Nariou témoigne : « Avant, nous produisions juste pour manger. Aujourd’hui, grâce au riz hybride, nous avons des surplus que nous vendons. Cela nous permet de faire face aux dépenses familiales ».
La pisciculture, récemment introduite, suscite un enthousiasme croissant. Les bassins aménagés accueillent désormais des poissons (des tilapias et des silures) en pleine croissance, dont la commercialisation est attendue dans les prochaines semaines.
Les débuts ont été marqués par l’inquiétude car les poissons étaient petits et fragiles mais la situation a rapidement évolué. « Nous n’avions jamais pratiqué la pisciculture. Maintenant, nous voyons que c’est rentable. C’est une nouvelle opportunité pour nos familles. Quand on a vu les premiers poissons, on doutait. Maintenant, ils sont gros et vigoureux. Nous sommes impatients de commencer les ventes. », confie Adama Kaboré, bénéficiaire du projet.
Même constat du côté de l’élevage de poulets, devenu une activité génératrice de revenus rapide. Aïcha Ouédraogo, productrice et éleveuse, souligne l’impact direct sur son quotidien : « La vente des poulets me permet d’avoir de l’argent sans attendre la saison des récoltes. Je peux aider mes enfants à l’école et investir dans d’autres activités. C’est un changement réel dans notre vie. »
Au-delà des résultats économiques, les producteurs saluent également l’amélioration de leur environnement et l’accompagnement technique constant. La prochaine étape, selon la Mission Agricole Chinoise, consistera à renforcer l’apprentissage des techniques agricoles et de l’agroéconomie humaine, afin de consolider les acquis. « Nous allons continuer à apporter un appui technique, enseigner de nouvelles méthodes et encourager les populations à créer leurs propres fonds de développement », a assuré Yuzhou Hu.
A Kouzoughin, les bénéficiaires confirment cet engouement. Alimata Ouédraogo, productrice, confie que cette activité lui permet désormais de subvenir aux besoins de sa famille : « Grâce aux poulets, je peux payer la scolarité de mes enfants sans attendre la saison des récoltes ».
Mais le projet le plus structurant demeure l’essai de riz hybride, cultivé sur 50 hectares dans le village. Avec un rendement avoisinant 9 tonnes par hectare, les agriculteurs redécouvrent le potentiel productif de leur terroir. Ces performances, inédites dans la zone, ouvrent la voie à une autosuffisance accrue et à une réduction significative de la pauvreté.
Les revenus issus de la vente du riz, du poisson et des volailles permettent désormais aux ménages d’investir dans d’autres activités, notamment le maraîchage.
Face aux résultats encourageants, M. Issa Kaboré, chef du service agricole de la localité de Nariou plaide pour l’extension du projet avicole à la production locale de poussins, estimant que les producteurs pourraient s’organiser pour le soutenir. Il conclut en adressant sa gratitude au ministère de l’Agriculture et aux partenaires chinois, dont l’appui technique et matériel contribue à renforcer durablement la résilience des populations.
John Leonel KABORE

