
Les échanges entre la Chine et les Etats-Unis continuent de s’affaiblir, et la demande intérieure chinoise reste morose. Les deux puissances économiques mondiales connaissent des fragilités économiques désormais apparentes.
En avril, les exportations chinoises ont progressé de 8,1%, malgré l’instauration par les Etats-Unis de droits de douane massifs de 145% sur les produits chinois.
Baisse des exportations
La pause de mai aurait pu laisser penser à une baisse des tensions, mais les chiffres publiés par le bureau d’Etat des statistiques de Chine montrent les effets des désaccords commerciaux persistants.
La croissance des exportations ralentit à 4,8% sur un an. En réponse aux restrictions américaines sur les semi-conducteurs, la Chine a renforcé ses contrôles sur les exportations, notamment de terres rares.
« Les inspections douanières plus rigoureuses en mai ont sans doute pesé sur les chiffres », a expliqué Xu Tianchen, économiste à l’Economist Intelligence Unit. De fait, les exportations de terres rares ont chuté de près de 50% en mai, celles de machines électriques ont également nettement ralenti.
Les tensions commerciales persistent
Les exportations vers les États-Unis ont chuté de 34,5% sur un an, à leur plus bas niveau depuis 2020. Pour l’heure, la Chine n’a pas encore trouvé d’alternatives aux américains auraient, mettant à mal la confiance relative au modèle d’exportation du pays.
Cependant, les exportations vers l’Asie du Sud-Est et l’Union européenne sont restées robustes, avec des croissances de 14,8% et 12% en glissement annuel. Les exportations vers la Thaïlande, le Vietnam et l’Indonésie ont fortement augmenté, et les exportations vers l’Allemagne ont bondi de plus de 12%. Mais également en Afrique, où les exportations gagnent 20% sur 6 mois par rapport à l’année passée.
A l’intérieur du pays, la déflation s’installe
En mai, les importations ont reculé de 3,4%, signe de la faiblesse persistante de la demande intérieure. La Chine est entrée dans son quatrième mois consécutif de déflation (-0,1%), principalement liée à la baisse des prix alimentaires.
Une déflation persistante pourrait inciter les ménages à différer leurs achats et à réduire leurs consommations. Cela provoquerait une accélération de cette déflation alors que l’objectif était l’opposé.
De son côté, l’indice des prix à la production est encore sur une trajectoire dépressive avec -3,3% en mai, soit une 32è baisse mensuelle consécutive. Tous les secteurs sont touchés, signe d’une demande industrielle structurellement faible.